Ce long métrage sera ensuite projeté tour à tour à Bruxelles, Montréal, New-York, Washington, Genève,…
Le documentaire choc » l’Homme qui répare les femmes » réalisé par le Belge Thierry Michel était à l’honneur, hier dimanche à la Haye, au Pays-Bas, à l’occasion de la présentation en avant-première mondiale ce film qui peint un tableau terrifiant de la RD Congo, pays où les viols sont utilisés de manière récurrente comme des armes de guerre par les groupes armés qui sèment la mort et la désolation à l’Est de ce vaste pays.
Le héros dans ce film qui n’est autre que le médecin congolais Denis Mukwege était présent hier à la Haye, pour cette avant-première mondiale.
C’était la meilleure façon choisie par les organisateurs de cet évènement pour rendre hommage à ce courageux médecin congolais qui défie quotidiennement l’insécurité au Kivu, parfois au risque de sa vie, en soignant les femmes victimes de viols.
« Les viols sont des armes de guerre » en République démocratique du Congo (RDC), dénonçait, en effet, e le réalisateur Thierry Michel, à la veille de la présentation en avant-première mondiale de ce documentaire à La Haye, tout en soulignant l’urgence de » faire réagir la communauté internationale « .
Co-écrit avec la journaliste Colette Braeckman, ce long métrage sera ensuite projeté à Bruxelles ce mercredi 25 mars, puis à Paris le 31 mars, toujours en présence du Dr Mukwege, avant Montréal, New-York, Washington ou encore Genève.
L’action du Dr Mukwege et les témoignages de ses patientes sont au centre du film, dont le décor principal est l’hôpital de Panzi, dans la banlieue de Bukavu.
« Chaque femme violée, je l’identifie à ma femme. Chaque mère violée, je l’identifie à ma mère, et chaque enfant violé, je l’identifie à mes enfants », déclarait ce courageux médecin parfois incompris par les autorités congolaises en recevant l’an dernier à Strasbourg le « prix Sakharov pour la liberté de l’esprit » du Parlement européen.
Ce long métrage réalisé par Thierry Michel avec le concours de la journaliste Colette Braeckman dénonce entre autres l’impunité des auteurs de viols, militaires ou ex-rebelles, qui occupent parfois des postes importants. « Il faut tuer 1.000 personnes pour devenir général au Congo », affirme un prêtre congolais interviewé par Thierry Michel, remarqué en 1999 pour son film « Mobutu, roi du Zaïre ».
Créé en 1999 pour permettre aux femmes d’accoucher dans des conditions d’hygiène acceptable, l’hôpital de Panzi est vite devenu une clinique du viol à mesure que les régions des Kivus sombraient dans l’horreur de la deuxième guerre du Congo (1998-2003).
Par Dieudonné Mbuyi K.