Le gouverneur de la BCC annonce la mise en service du nouveau système national de paiement

Vendredi 13 mars 2015 - 07:44

D’après Déogratias Mutombo, ce système modernisé facilitera notamment la bancarisation de la paie des agents de tous les coins du pays.
D’ici la fin de l’année 2015, le nouveau système de paiement modernisé sera mis en service, a déclaré le gouverneur de la BCC au cours de la conférence de presse qui a précédé la 2ème réunion de l’année du Comité de politique monétaire du 11 mars.

L’autorité monétaire a indiqué que la modernisation du système national de paiement (SNP) vise notamment l’implémentation du système d’échange et de règlement des transactions de gros montants par la mise en place d’un système de règlement brut en temps réel ou RTGS. Le RTGS, poursuit-elle, constitue la pièce maitresse de cette réforme. Cette réforme importante vise aussi l’accélération du processus de bancarisation, a-t-il soutenu avant de souligner le RTGS est un système complet et hautement sécurisé.
Ce système vise aussi la matérialisation et la télé compensation du système d’échange et de règlement des opérations de petits montants à travers la chambre de compensation automatisée. Il vise également, le développement de l’interbancarité monétique avec la mise en place des cartes bancaires acceptées par tous les agents, a évoqué Déogratias Mutombo. Une occasion de faciliter la bancarisation de la paie des agents de l’Etat dans touts les coins du pays, a soutenu le patron de l’Institut d’Emission.
L’autorité monétaire est convaincue que les avantages de la modernisation du SNP seront plus palpables. Il s’agit entre autres de l’amélioration des circuits de paiement des opérations du trésor, tant en recettes qu’en dépenses en monnaie scripturale grâce à la traçabilité et à la transparence. Selon lui, grâce au RTGS, le trésor ordonnera notamment le virement, en temps réel, des salaires et des soldes des militaires dont la ventilation s’effectuera sans intervention humaine au niveau de la chambre de compensation automatisée. Un autre avantage est l’unicité de l’administration fiscale, le recouvrement et la répartition des taxes et impôts s’effectuant automatiquement au profit de l’administration centrale suivant une clé de répartition prédéterminée.
Le directeur adjoint de FMI qui a séjourné dans la capitale tout récemment, s’est dit impressionné par les avancées réalisées par la RDC. Selon lui, le pays de Joseph Kabila est qualifié parmi les trois pays pionniers de la croissance. Il s’est dit impressionné de réalisations accomplies durant les cinq dernières années.
Il a tiré parti de toutes ses réalisations pour assurer une croissance moderne. Avant de quitter la RDC, le directeur adjoint du FMI a demandé au gouvernement d’influer un nouvel élan pour la poursuite des réformes importantes et l’amélioration du climat des affaires. Déogratias Mutombo a indiqué que l’assistance du FMI a permis au pays de renforcer ses capacités institutionnelles.
Ensuite, le gouverneur de la BCC a fait savoir qu’à l’absence des chocs majeurs prévisibles sur la liquidité bancaire à court terme, le CPM a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de la politique monétaire.
L’autorité monétaire s’est félicitée de la publication, dans le délai, du rapport sur la politique monétaire en 2014. D’après lui, cette action s’inscrit dans le cadre de la transparence de la politique monétaire. Elle offre à la BCC l’opportunité de rendre compte à la population sur la manière dont la politique monétaire a été menée au cours de cette année et motive les décisions prises par cette dernière pour maintenir et pérenniser des prix.
Le gouverneur de la BCC invite le public congolais, les étudiants et autres chercheurs à piocher dans cette mine d’informations qu’est ce rapport disponible à la bibliothèque de la BCC, aussi sur le site web de l’Institut d’émission. Mathy MUSAU

COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Comité de Politique Monétaire s’est réuni, ce mercredi 11 mars 2015, pour sa deuxième réunion ordinaire de l’année sous la présidence de Monsieur Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo.
Comme à l’accoutumée, le Comité a procédé à l’examen de l‘évolution récente de la conjoncture économique mondiale et intérieure ainsi que les perspectives.
Sur le plan international, dans son rapport du mois de février 2015, l’OCDE relève une tendance au fléchissement des réformes économiques dans la plupart des économies avancées alors qu’elles se renforcent dans les économies émergentes. Pour remédier à cette situation de nature à obstruer la croissance, il a été identifié de nouvelles priorités d’actions destinées à relancer celle-ci pour la rendre plus inclusive, notamment l’appel aux Gouvernements à élaborer des agendas ambitieux de réformes pour stimuler la création d’emplois, renforcer la productivité et soutenir la demande à l’effet d’améliorer la croissance potentielle et la confiance. Il s’agit particulièrement de la mise en œuvre des mesures concernant la libéralisation des échanges, l’investissement dans le capital humain ainsi que le soutien à l’innovation.
C’est dans ce contexte que le Comité de politique monétaire invite le secteur public congolais à s’investir davantage dans les réformes structurelles d’envergure en vue de rendre la croissance plus inclusive et de contribuer ainsi à la réduction du chômage.
S’agissant de la conjoncture intérieure, l’économie congolaise poursuivra son sentier d’expansion en 2015. La croissance attendue atteindrait 10,4 % contre 9,5 % en 2014, soutenue principalement par le secteur extractif et la demande intérieure. Aussi, le baromètre de conjoncture du mois de février 2015 indique une reprise timide de la confiance des chefs d’entreprises à travers un solde d’opinions qui est ressorti à 11,7% venant de 10,3 %.
Le marché des biens et services est demeuré sous contrôle. En rythme mensuel, le taux d’inflation s’est situé à 0,047 % au mois de février contre 0,037 % au mois de janvier 2015, portant le cumul annuel d’inflation à 0,084 % et le taux en glissement annuel à 0,86 % contre un objectif de 3,5 %.
Sur le marché des changes, les différents segments du marché ont accusé une stabilité remarquable du taux de change. En effet, au 27 février 2015, le cours indicatif s’est situé à 924,13 CDF le dollar américain contre 925,32 CDF un mois auparavant, soit une appréciation de 0,1 %. Rapproché à la situation de fin décembre 2014, il se dégage également une appréciation de 0,04%. Quant aux réserves internationales, elles se sont établies à 1.735,41 millions de USD, représentant 7,2 semaines d’importation des biens et services sur ressources propres.
Sur le marché monétaire, une forte demande de La monnaie nationale a été observée. En effet, les facilités accordées par ta Banque Centrale au mois de février ont atteint 141,54 milliards de CDF, soit 524,58 milliards de CDF en cumul annuel contre 106,3 milliards à la période correspondante de 2014. La même tendance a été notée sur Le marché interbancaire où le volume d’opérations mensuel s’est chiffré à 460,15 milliards de CDF au taux moyen pondéré de 1,73 %, portant le cumul annuel à 784,65 milliards de CDF. Dans ce contexte, L’encours du Bon 8CC s’est resserré à 85,9 milliards de CDF contre 107,4 milliards, dégageant ainsi une injection annuelle de 21,5 milliards de CDF.
Toutes ces injections du marché monétaire constituent la réponse au comportement des facteurs autonomes de la liquidité bancaire qui ont induit une ponction nette de Liquidité de 32,0 milliards de CDF contre une injection programmée de 0,4 milliard de CDF, suite principalement à une sensible contraction du crédit net à l’Etat.
En définitive, au regard de la stabilité observée sur les différents marchés et en l‘absence des chocs majeurs prévisibles sur la liquidité bancaire à court terme, le Comité de Politique Monétaire a décidé du maintien du dispositif actuel de la politique monétaire, à savoir le taux directeur à 2 % et un coefficient de la réserve obligatoire de 8 % et 7 % respectivement pour les dépôts à vue et à terme en monnaies étrangères ainsi que 5 % et O % pour les dépôts à vue et à terme en monnaie nationale.
La régulation courante de la liquidité se poursuivra via les appels d’offres des bons 8CC dans l’optique principalement d’injection de la liquidité.
Avant de terminer sa réunion, le Comité s’est félicité de la publication, dans le délai, du Rapport sur la politique monétaire en 2014.
Cette action, qui s’inscrit dans le cadre de la transparence de la politique monétaire, offre à la Banque Centrale l’opportunité de rendre compte à la population sur La manière dont la politique monétaire a été menée au cours de cette année et motive les décisions prises par cette dernière pour maintenir et pérenniser la stabilité des prix, sans laquelle la lutte contre la pauvreté serait un vain mot.
J’invite le public congolais, les étudiants et autres chercheurs à piocher dans cette mine d’informations qu’est ce rapport qui peut être obtenu à la bibliothèque de la Banque Centrale mais qui est également disponible sur le site web de l’Institut d’Emission.
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa, te 11 mars 2015
Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO
Président