Le M17 pour une » charte de la transition «

Jeudi 21 avril 2016 - 11:28
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Le parti cher à Augustin Kikukama se veut présent au comité préparatoire du Dialogue,
tout comme au Dialogue lui-même

Le Mouvement du 17 Mai (M17) estime que le président de la République, Joseph Kabila, devrait à l’avenir régner mais ne pas gouverner. Le numéro un congolais devrait alors céder une partie de ses prérogatives au Premier ministre issu du Dialogue.

Le M17 plaide pour la rédaction d’une nouvelle Constitution, pour l’instauration d’une 4ème République, avec un régime parlementaire, en lieu et place de l’actuel régime semi présidentiel, avec son bicéphalisme à la tète de l’Etat. La nouvelle loi fondamentale serait rédigée par une constituante, formée des députés et sénateurs.

C’est ce qu’a fait savoir, hier mercredi 20 avril, Augustin Kikukama, le secrétaire général et chef du parti, lors d’une conférence de presse. L’homme a expliqué qu’au terme de ce forum, il devrait être signé une  » charte de la transition « , document détaillant notamment comment répartir les pouvoirs entre les diverses institutions.

Le M17 a vocation d’être au comité préparatoire du Dialogue et au Dialogue lui-même
L’intervenant a signalé que le M17 veut participer au comité préparatoire du Dialogue, tout comme au Dialogue lui-même. Pour Kikukama, le prétexte que ce forum ne concerne que la majorité présidentielle et l’opposition politique, selon la Constitution, n’est pas valable.

Le Dialogue lui-même étant extraconstitutionnel , cela va à l’encontre de la décision de la communication 346/07 de la Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples du 29 juillet du 7 aout 2015 à Nairobi au Kenya, approuvé par son conseil exécutif du 27 au 29 janvier 2016 à Addis-Abeba en Ethiopie, au point 107 alinéa IV.

Augustin Kikukama a rappelé que le Mouvement du 17 Mai avait été écarté des négociations de Sun City, sous prétexte que le dialogue inter congolais ne concernait que les belligérants. Il a rappelé également que cette formation politique avait vu nombre de ses élus privés de leur siège, à l’issue des élections, tant de 2006 que de 2011. L’intervenant a relevé que des élus de son parti avaient été débauchés.

A ce sujet, le numéro un du M17 a rappelé que la constitution est claire, le mandat appartient au parti. Augustin Kikukama a fait remarquer que la convocation, par ordonnance du chef de l’Etat, d’un nouveau dialogue, et l’acceptation de celui-ci par la majorité des anciens belligérants, parties prenantes du Dialogue de Sun City, prouve, selon lui, les limites d’application de l’actuelle loi fondamentale dans la gouvernance de la République Démocratique du Congo.

Pas de coup d’état civil

Le numéro un du M17 a illustré son argumentation en faisant état de l’insécurité, toujours présente à l’Est du pays, malgré la présence des éléments de la Mission de l’organisation des nations unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO).

Il a aussi parlé de la corruption, l’impunité ainsi que les détournements des deniers publics par les membres de l’élite au pouvoir. L’homme a enfin insisté sur la mauvaise organisation des élections démocratiques et transparentes, ainsi que le non respect des cycles électoraux.

Compagnons de route de feu LDK

Interrogé, Augustin Kikukama a expliqué ne pas vouloir d’un coup d’état civil. Quant au glissement, il a signalé que cela pourrait être  » le prix à payer  » pour des élections libres, transparentes et apaisées, ayant été échaudé par les expériences malheureuses, pour sa formation politique, des scrutins de 2006 et 2011.

Augustin Kikukama a expliqué comment le Mouvement du 17 Mai (M17) avait vu le jour dans le bureau de feu Pierre Victor Mpoyo, sur le boulevard du 30 juin, après plusieurs réunions des compagnons de route du défunt Mzee Laurent Désiré Kabila.

Par Yves Mitondo