Le ministre Henri Yav juge « déficitaire » la balance commerciale des échanges de la RDC avec ses partenaires du Comesa

Jeudi 14 mai 2015 - 09:04

Le ministre des Finances, Henri Yav Mulan, a reconnu vendredi 08 mai 2015 devant le Sénat à Kinshasa que « la balance commerciale de la République démocratique du Congo a été déficitaire dans l’ensemble des échanges commerciaux réalisés avec ses partenaires du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) ».

« La situation de cette balance commerciale a atteint 773,9 millions USD en 2014 contre 376,9 millions USD en 2013, soit une dégradation du solde commercial de 397,0 millions USD. Toutefois, ce solde de la balance commerciale défavorable ne devrait nullement constituer une raison pour ne pas adhérer à la zone de libre échange », a-t-il précisé.

Dans sa réplique aux préoccupations des sénateurs sur la valeur marchande des produits, il a cité les statistiques récentes de la Banque Centrale du Congo (BCC) et de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) pour répondre à la demande des sénateurs sur « la situation de la balance commerciale de la RDC (qui) n’est pas compétitive vis-à-vis de ses partenaires engagés dans la Zone de libre échange avec la suppression des frontières douanières ».

Les échanges commerciaux entre la RDC et ses partenaires du Comesa « ont progressé de 12,6 % de 2013 à 2014, passant de 2.167.000 USD à 2.178.000 USD », a noté Henri Yav Mulang.

L’argentier national a qualifié de « tout à fait marginal » l’impact budgétaire issu de la balance commerciale des échanges du pays avec les Etats membres du Comesa.

« La perte éventuelle des recettes des droits de douane estimée ne représente pour la première année, prise dans son entièreté, que 0,72 % des recettes douanières prévues au budget 2015, soit 5.509.987.176 FC », a-t-il expliqué devant les sénateurs.

« Un facteur d’émulation »

« L’adhésion de la RDC à la Zone de libre échange du Comesa ne constitue en aucun cas une menace pour la DGDA dans son existence ni pour son personnel. L’appartenance de la RDC aux ensembles sous-régionaux et régionaux et son adhésion à la Zone de libre échange du Comesa constituent un facteur d’émulation et de recherche d’innovation pour nos industries », a rassuré le ministre des Finances.

Il a pris en compte la pertinence des observations et des contributions émises notamment par les sénateurs Raymond Ramazani Baya, Florentin Mokonda Bonza et Mulaila Thekis dans le cadre d’un débat parlementaire sur le projet de loi sur instituant un nouveau tarif des droits et taxes à l’importation, en application du Traité du Comesa.

Cette loi sous examen au Sénat vise à « formaliser l’intégration de la RDC dans la Zone de libre échange, afin de se conformer à ses engagements au sein du Comesa ».

Pour rappel, la RDC est signataire du Traité du Comesa depuis le 5 novembre 1993. L’un des objectifs de cet espace économique est de réaliser et de renforcer le processus d’intégration économique et la convergence des économies des Etats membres.

Le ministre en charge des Relations avec le Parlement, Tryphon Kin - Kiey Mulumba, et le vice-ministre des Finances, Albert Mpeti, ont participé à cette plénière du Sénat.