Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a rejeté samedi 11 juillet 2015 « l’ingérence inadmissible » du parlement européen qui lui demande de « libérer immédiatement et sans conditions les activistes Fred Bauma et Yves Makwambala ».
« Le gouvernement rejette cette ingérence inadmissible dans les affaires domestiques de la RDC par des partenaires extérieurs qui s’octroient des compétences qui ne leur sont reconnues par aucune disposition du droit international ou des lois congolaises », réplique-t-il dans un communiqué signé par son porte-parole.
Le ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga, rappelle « avec force que le Parlement européen n’a pas à adresser des injonctions comminatoires aux autorités d’un pays africain souverain comme la RDC ».
« Pour mémoire, Messieurs Bauma et et Makwambala ont des démêlés avec la justice congolaise pour participation à un groupe subversif auteur d’offenses à chefs d’Etats, incitation à la violence et à la haine raciale ou ethnique et apologie des crimes et notamment d’appel au viol collectif de femmes de certaines communautés à travers des postings sur les réseaux sociaux », rappelle-t-il.
« Vives inquiétudes devant la mémoire sélective du Parlement européen »
Lambert Mende souligné qu’« un communiqué du gouvernement publié le 24 juin 2015 a détaillé ces faits graves tout en déplorant la complaisance de certaines chancelleries basées à Kinshasa pour leur appui logistique direct à quelques uns de ces activistes aujourd’hui refugiés en Europe dans le but de les soustraire à la justice de leur pays ».
« Le gouvernement congolais exprime ses vives inquiétudes devant la mémoire sélective du Parlement européen qui, tout en appelant la RDC au respect des principes démocratiques dont celui de la séparation des pouvoirs et des droits de la personne , le pousse à violer ledit principe et s’érige en protecteur de ceux qui appellent à attenter à l’intégrité physique de leurs concitoyens », s’indigne-t-il.
En définitive, « le gouvernement tient à rappeler que la RDC , qui a vu tout au long de son histoire l’impunité causer des ravages irréversibles, a définitivement opté pour un Etat de droit à travers sa structuration légale et sa pratique institutionnelle » .
« Il invite donc tous les partenaires de la RDC au respect de sa souveraineté et à un accompagnement sincère à cet effet », conclut Lambert Mende Omalanga, dans le communiqué du gouvernement congolais qui a « pris connaissance avec étonnement de la résolution du Parlement européen ».