Le plan Marshall pour l’Est de la RDC sera examiné en juillet à Bruxelles entre la Belgique, l’UE et la Banque mondiale

Mardi 10 juin 2014 - 06:10

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La Banque mondiale, l’Union européenne et la Belgique vont examiner du 1er au 03 juillet 2014 à Bruxelles le plan Marshall pour l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et la région des Grands Lacs.

« La prospérité de la région sera au centre de la réunion prévue à Bruxelles du 1er au 3 juillet prochain avec la Belgique et la Banque mondiale qui avait annoncé l’octroi d’un (1) milliard de dollars américains en faveur de la RDC », a déclaré vendredi 06 juin 2014 à Kinshasa l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en RDC qui conduisait une délégation de la communauté internationale.

Michel Dumond, qui venait de s’entretenir avec le coordonnateur exécutif du Mécanisme national de suivi de la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba François Muamba, a expliqué que « c’est dans ce cadre que la délégation discute avec les différents partenaires impliqués dans ce programme de développement, afin d’avoir une réunion efficace fondée sur des projets concrets qui bénéficient à la population de ce pays ».

Toutefois, a-t-il relevé, « le problème est que les résultats macroéconomiques de la RDC sont excellents avec 8,5 % de croissance économique, mais cette croissance ne bénéficie pas à la population ».  

« Notre souhait est de parvenir à développer avec nos partenaires congolais ce qu’on appelle les dividendes de la paix », a-t-il souligné.

Energie, eau, agriculture et commerce transfrontalier

 « La Belgique est un peu l'initiateur, du fait de son expertise, mais c'est un projet collectif. La Belgique a entrepris de fédérer les efforts de la Banque mondiale, de l'Union européenne et de sa propre coopération en faveur d'un développement socio-économique de l'Est de la République démocratique du Congo et de son voisinage », avait annoncé le ministre belge de la Coopération au développement, le 24 septembre 2013 à New York (Etats-Unis).

Indiquant que ce projet vise à « favoriser le retour de la paix dans la région des Grands Lacs », Jean-Pascal Labille avait expliqué que « la Belgique peut réorienter une partie de ses moyens, mais cela doit être tourné vers l'Est de la RDC et son développement économique

« Les projets en question devraient notamment concerner les secteurs de l'énergie, de l'eau, de l'agriculture et du commerce transfrontalier, avec, pour la Belgique, une +forme de réorientation+ des fonds de la coopération au profit des deux Kivu (nord et sud), mais sans abandonner les autres provinces de la République Démocratique du Congo », avait-il précisé.

 Pour l’homme d’Etat belge, « l'élément essentiel, c'est d'assurer un avenir à l'ensemble de cette population et un développement socio-économique à l'ensemble de ces pays de la région des Grands Lacs ».

La Banque mondiale ayant « prévu de réserver un milliard de dollars à des projets, de préférence en coopération transfrontalière dans la région des Grands Lacs », Jean-Pascal Labille avait signalé que « l'Union européenne est aussi un important bailleur de fonds ».

C’est le 22 mai 2013 que la Banque mondiale avait annoncé à Kinshasa un financement  d'un milliard de dollars américains destiné non seulement à « aider la RDC », mais aussi, les pays de la région « à fournir de meilleurs services de santé et d’éducation, accroître les échanges transfrontaliers et financer des projets hydroélectriques, les routes, l'agriculture, afin d'appuyer l'Accord-cadre  de paix de la région des Grands Lacs signé par 11 pays en février dernier ».

« Nous avons déployé des efforts extraordinaires pour mobiliser un milliard de dollars de financement supplémentaire parce que nous estimons que cela peut contribuer grandement à une paix durable dans la région des Grands Lacs, » avait expliqué le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.  

Il avait insisté sur le fait que « ce financement aidera à relancer le développement économique, créer des emplois et améliorer les conditions de vie des populations qui souffrent depuis bien trop longtemps ».

« Les dirigeants de la région des Grands Lacs peuvent désormais, en vertu de la relance de l'activité économique et l'amélioration des conditions de vie dans les zones frontalières, rétablir la confiance, renforcer les économies et ouvrir de nouvelles perspectives à des millions de personnes», avait-il ajouté.

Un accord de paix pour un dividende de paix

Se félicitant de ce nouveau soutien du Groupe de la Banque mondiale, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait noté que « de nombreux pays africains font des avancées considérables ».

Il avait alors attiré l’attention de tout le monde sur le fait que « les populations de la région des Grands Lacs, en particulier celles de la RDC, méritent de bénéficier d'amples opportunités ».

« Un accord de paix doit produire un dividende de la paix. C'est la raison pour laquelle M. Kim et moi  effectuons cette visite. Nous entrevoyons un horizon d'espoir pour les populations des Grands Lacs et sommes déterminés à les aider à chaque étape», avait rassuré.

Le financement supplémentaire que propose la Banque mondiale comprend 180 millions USD « pour améliorer les infrastructures et la gestion des ressources frontalières entre le Rwanda et la RDC », 165 millions USD « pour la construction de routes en RDC (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Province Orientale) », 150 millions USD « pour la réhabilitation des projets hydroélectriques Ruzizi I et Ruzizi II » ainsi que le financement de Ruzizi III qui alimentera en électricité le Rwanda, le Burundi et la RDC.

La BM constate que « si d'autres régions de l'Afrique subsaharienne connaissent des taux de croissance importants, les pays de la région des Grands Lacs ont enregistré des taux de pauvreté extrêmement élevés et des performances très faibles en ce qui concerne les services de base tels que l'accès à l'électricité. »

La Banque mondiale estime qu’« exploiter le potentiel hydroélectrique de la RDC, permettra au Burundi et au Rwanda d'avoir accès à une énergie à faible coût et de jouer le rôle qui leur revient au plan de la stabilité régionale ».

Car, il n'existe actuellement aucun réseau régional aucune interconnectivité entre les pays de la région.

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