Le WWF appelle au respect des limites actuelles du parc national des Virunga

Jeudi 19 mars 2015 - 10:53

Réagissant aux dernières déclarations des autorités congolaises

Le Fonds Mondial de la Nature (WWF) ne cache pas son inquiétude face au risque de modification des limites actuelles du Parc National de Virunga autour du lac Edouard à des fins d’exploitation pétrolière. Cette inquiétude s’appuie notamment sur les dernières déclarations du Premier Ministre congolais Augustin Matata Ponyo et relayées par plusieurs médias internationaux.

C’est pourquoi, dans une déclaration publiée le mercredi 18 mars 2015 à Kinshasa, le Fonds Mondial de la Nature appelle « au respect des limites actuelles du Parc National de Virunga ». Car, ajoute WWF, « une telle modification entrainerait irrémédiablement des conséquences désastreuses pour les écosystèmes et les opportunités économiques offertes par ce parc considéré comme le plus ancien parc national d’Afrique et classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO ».

Le WWF rappelle par ailleurs que « le lac Edouard fait partie intégrante du Parc National de Virunga et assure la subsistance de plus de 50.000 personnes vivant sur ses rives, et la pêche (principale activité de ces riverains) génère à elle seule près de 30 millions de dollars par an »

A côté de cette principale activité, le WWF épingle aussi des projets d’énergie propre en citant notamment les barrages hydroélectriques de Mutwanga et de Rutshuru qui, de l’avis du Fonds Mondial de la Nature, « constituent également un formidable potentiel pour le développement économique durable de la région ».

Le WWF rappelle également aux autorités congolaises que « la diversité des paysages des Virunga en fait un lieu unique au monde et lui donne un immense pouvoir d’attraction pour le tourisme dont 30% des revenus sont investis dans des projets communautaires ».

Le Fonds Mondial de la Nature renvoie également ceux qui seraient tentés par le projet macabre d’exploitation pétrolière dans le Parc National de Virunga aux déclarations de M. Thomas d’Aquin Muiti, Président de la Société civile du Nord-Kivu. Pour ce dernier, en effet, « ne pas exploiter le pétrole dans le parc des Virunga ne signifie pas renoncer au développement de la région, bien au contraire, c’est faire le choix de s’orienter vers un autre modèle de développement, une économie verte basée sur une gestion durable des ressources naturelles et la valorisation des opportunités économiques considérables offertes par le parc ».

Présent en République Démocratique du Congo depuis près de 30 ans, le WWF exhorte le Gouvernement Congolais « à travailler à la concrétisation d’une vision économique durable à long-terme et à renoncer à tout projet de modification des limites actuelles du parc ».

Le WWF s’engage enfin à continuer d’appuyer le gouvernement congolais et offre à nouveau son soutien pour rechercher des solutions afin de mieux exploiter le formidable potentiel économique du parc, tout en préservant son intégrité écologique dont des milliers d’emplois dépendent.

Par DMK