LEMBA : LA PÉNURIE D’EAU ASPHYXIE LES HABITANTS DE SALONGO

Vendredi 18 septembre 2015 - 06:25

Les habitants du quartier Salongo se plaignent. Ils déplorent la pénurie d’eau qui les pousse à effectuer chaque jour de longs trajets avec des récipients pour aller s’approvisionner. Cette situation asphyxie bon nombre de résidents de certaines avenues de ce quartier de la commune de Lemba, où les robinets ne coulent plus depuis plusieurs mois.

Devant la station de la Regideso à Salongo, des groupuscules s’agglutinent chaque matin dès les premières heures. Munies de bidons en plastique, hommes, femmes, enfants et jeunes se rangent à la queue leu leu, en attendant d’être servis par les agents de cette société nationale de fourniture d’eau. Pour la plupart de femmes et des filles, les demandeurs d’eau potable sont généralement matinaux. Certains sont déjà sur place à partir de 4 heures du matin quand il fait encore noir.
"Je m’arrange souvent pour me réveiller tôt afin d’être parmi les premiers servis. Je souhaite ainsi occuper les premières places à la ligne quand les gens sont encore au lit. Aujourd’hui cependant, j’ai été devancée par plusieurs voisines, alors que je me suis pointée ici à 4 heures du matin", nous confie Ya Mado, 46 ans, une mère de famille qui attendait impatiemment son tour, assise sur deux bidons vides de 25 litres, aux côtés de son fils âgé d’environ 17 ans.
"Voici plusieurs mois que l’eau ne coule plus de nos robinets sur l’avenue Lushiku, commente-t-elle. C’est le même cas sur l’avenue Biye. Dans les rues voisines comme Biangala, Paroisse… l’eau coule aux compte-gouttes aux heures tardives, mais c’est bien rare. Raison pour laquelle les résidants de ces avenues ont pris l’habitude d’aller souvent s’approvisionner au camp Bumba ou à la Station de la Regideso. Certains vont même jusqu’à Lemba Terminus et Ngaba".

L’EAU SE VEND BIEN A SALONGO
Dans les lieux où ils vont s’approvisionner, les habitants de Salongo sont parfois contraints de débourser de l’argent, car ce n’est pas tout le monde qui accepte de les laisser puiser gratuitement. Selon les témoignages recueillis sur place, une gourde de 5 litres se négocie à 50 Fc, celle de 10 litres à 100 Fc, le bidon de 20 litres à 150 Fc, tandis que le récipient de 30 litres se vend à 200 Fc.
En plus de ces fonds, les habitants de Salongo doivent prévoir quotidiennement des frais de transport pour emporter leurs récipients à domicile. Les plus nantis mobilisent leurs véhicules, les autres louent carrément des taxis ou des poussepousses. Les démunis, eux, n’ont d’autres choix que de transporter leurs récipients en main ou sur leurs têtes, courant ainsi le risque de trébucher et donc de perdre ce qu’ils ont puisé au prix d’inextricables efforts. Gloria MUSAMBAY/Stagiaire de l’UPN