« Le hasard et l’improvisation sont devenus pour nous de vieux souvenirs »
* « Cette coupe va servir de ferment de la paix et de la stabilité de notre pays. Puisse-t-elle raviver dans nos cœurs la flamme de l’unité et de la cohésion nationale. "
Rarement le Palais de la Nation n’a mérité autant son appellation qu’hier mardi 9 février. Sous la rotonde de ce bâtiment chargé d’Histoire, les Léopards ont reçu solennellement à travers leur décoration, la reconnaissance de la Nation congolaise. A cette occasion où l’émotion le disputait à la solennité, le Raïs Kabila a su trouver les mots justes pour donner la signification du deuxième sacre des Léopards au niveau du CHAN.
Cela n’a échappé à personne. Si Joseph Kabila a sacrifié au rituel de remerciement et d’hommage aux vaillants Léopards qui ont honoré la RDC à l’échelle continentale, c’est surtout pour mettre en exergue « la fierté, la dignité et la puissance » que charrie l’éclatante victoire du onze national. Fierté, dignité et puissance retrouvées, des mots qui résonnent " réveil du géant " dans le tympan de tout Congolais.
EXIT L’IMPROVISATION
Dans la même veine, le Président place cette victoire historique dans le contexte de la politique volontariste qu’il conduit à la tête de l’Etat. Une politique qui a tourné résolument le dos au hasard et à l’improvisation. Le sacre de Léopards est le fruit de plusieurs années de sacrifice et de travail, souligne en substance Joseph Kabila. Sans doute que c’est ici le lieu de revenir sur la préparation en amont comme en aval de la success story des Léopards.
Le Gouvernement, sur instruction du chef de l’Etat, n’a pas lésiné sur les moyens pour assurer une préparation conséquente aux ouailles du désormais légendaire Florent Ibenge. Tous les témoignages se recoupent sur un point : le Raïs avait instruit le ministre des Sports de tout mettre en œuvre pour remporter le CHAN .Et l’intendance a suivi. Des indiscrétions font même état des coups de téléphone que le premier des Congolais passait personnellement aux athlètes pour, non seulement les encourager, mais en plus s’enquérir de leur prise en charge.
ENCADREMENT DES SPORTIFS
L’on comprend dès lors que, dans son interview d’après-sacre, l’entraîneur Ibenge n’ait plus caché de révéler que, dès le premier jour, on s’est juré de travailler pour le titre suprême. De fait, une dynamique d’encadrement des sportifs se met en place dans le pays. En particulier à Kinshasa où des stades modernes sortent de terre dans certaines communes emblématiques de la capitale.
Ironie du calendrier ou plutôt bon présage, le Président Kabila avait fait le tour du propriétaire le mercredi 3 février, soit quelques heures avant la qualification de la RDC en finale du CHAN. Un match qui avait vu les poulains de Florent Ibenge puiser dans leur mental pour venir à bout de la Guinée.
PLUS QU’UN MESSAGE SPORTIF
Enfin, lorsque clôturant son speech, le Président met en exergue le ferment de la paix et de la stabilité dont est porteur ce sacre continental, cela renvoie autant à l’actualité qu’à notre intérêt commun à préserver ces deux acquis, sans lesquels la RDC serait condamnée à l’inanition. Au demeurant, les démons de l’instabilité et de la guerre sont comme aux aguets. Le contexte préélectoral fait d’incompréhensions, de calculs et de surenchères politiciens, est de nature à saper les bases de l’édifice RDC. Tant les forces centripèdes et centrifuges n’attendent que cette brèche pour entrer en action.
Par rapport à cette menace existentielle, la victoire des Léopards assortie de la ferveur patriotique de tout un peuple a valeur d’antidote. Au parfum des enjeux -y compris cachés- que charrie la position géopolitique et géostratégique de son pays, Joseph Kabila a donc su lire dans le sacre des Léopards plus qu’un message sportif. JN