Les conditions de Me Tshibangu Kalala pour remettre le dossier « RDC – Ouganda »

Mercredi 4 novembre 2015 - 11:11

Un ministre de la Justice avait déclaré à l’avocat de la République que la nation lui reste reconnaissante pour avoir combattu le bon combat, mais l’un de ses successeurs l’envoie en prison en guise de remerciements.

 

Le lundi 2 novembre 2015, Me Freddy Kayembe Mukeny a tenu un point de presse au nom du professeur Tshibangu Kalala, détenu en ce moment à la prison centrale de Makala, pour éclairer certaines zones d’ombre dans l’affaire qui oppose ce dernier au ministre de Justice à propos du dossier RDC-Rwanda.

 

Me Freddy Kayembe a fait savoir à ce sujet que le professeur Tshibangu Kalala informe le peuple congolais et toutes les institutions de la République qu’il n’est engagé dans aucune épreuve de force avec les autorités de notre pays. Il ne cherche nullement à mettre à genoux les autorités du pays devant lui ni à les humilier. Il demande simplement une juste rémunération du travail qu’il a accompli pour notre pays durant 12 ans et pour lequel il a reçu les félicitations chaleureuses de la part du président de la République, chef de l’Etat.

 

L’hôte de la presse a affirmé que l’avocat détenu est disposé à remettre au gouvernement les pièces du dossier RDC –Ouganda avant la fin de cette semaine pour lui permettre d’aller défendre les intérêts de notre pays contre l’Ouganda devant la Cour internationale de justice. La thèse selon laquelle Me Tshibangu Kalala aurait déjà vendu les pièces du dossier à l’Ouganda est tout simplement stupide et ridicule. Le professeur Tshibangu Kalala n’a jamais été un pro-ougandais. Les pièces concernées portent le sang du peuple congolais. Elles sont donc intactes et bien conservées en un lieu sûr à Bruxelles.

 

Il a insisté « 511e gouvernement congolais veut avoir les pièces concernées avant la fin de cette semaine, la décision lui appartient. Il doit donc faire vite et ne pas traîner les pieds. Les intérêts importants de notre pays sont en jeu et ne peuvent être mis en danger par le comportement des profiteurs de beaux-jours qui ne voient que leurs intérêts personnels ».

 

Me Freddy Kayembe a souligné que le professeur Tshibangu Kalala souhaite, après sa sortie de prison, discuter avec les autorités compétentes pour déterminer les modalités pratiques pour la restitution des pièces et le paiement de la rémunération en question.

 

DES CONTRE-VERITES

Avant d’en arriver là, Me Freddy Kayelbe a commencé par faire neuf observations. Dans la première, il a fait remarquer qu’en tant qu’avocat, le professeur Tshibangu Kalala a conclu un contrat de services avec un client qui s’appelle « l’Etat congolais » comme il le fait tous les autres clients qui s’adressent à lui. Il s’agit donc d’un contrat privé, et l’État congolais n’est pas venu consulter Me Tshibangu accompagné des magistrats et des policiers et agissant en sa qualité de puissance publique.

 

Il a aussi précisé que ta déclaration du ministre de ta justice devant les parlementaires selon laquelle le professeur Tshibangu Kalala a reçu la somme de 2 millions de dollars américains à titre de provision sur honoraires est une contre-vérité flagrante.

Il a ajouté « Le ministre de la Justice a également déclaré que le professeur Tshibangu Kalala a reçu en une seule fois la somme de 800 000 dollars et qu’il en détient la preuve: Le professeur déclare ici qu’il n’a jamais reçu une telle somme d’argent de la part du gouvernement congolais ».

 

Au sujet de l’affaire Diallo Cravate (Guinée Conakry contre la RDC), le professeur Tshibangu Kalala argue que e ministre a parlé d’une affaire qu’il ne connaît pas bien.

Au sujet des pièces que le ministre de la Justice déclare avoir été retirées chez l‘anciennes ministre Wivine Mumba, Me Freddy Kayembe a affirmé que l’ancienne ministre ne savait pas où se trouvaient les pièces du dossier RDC C/ Ouganda et ne les avait jamais vues jusqu’à son départ du gouvernement. C’est dire qu’elle ne pouvait pas remettre au professeur Tshibangu Kalala les pièces du dossier qu’elle ne possédait pas elle- même.

 

Aussi, cet avocat a soutenu que depuis la nomination de M. Alexis Tambwe Mwamba au ministère de la Justice en décembre 2014, le professeur Tshibangu Kalala n’a jamais rencontré celui-ci pour lui demander d’être désigné à nouveau comme avocat et co-agent de l’Etat dans l’affaire RDC contre Ouganda.

 

Au sujet du montant de 35 000 $Us réclamés à titre d’honoraires pour un séjour de deux jours à Kampala en 2010, Me Kaymbe a dit que la question d’honoraires ne peut pas être soulevée devant l‘Assemblée nationale. Cela, du fait que les politiciens qui y siègent ne connaissent pas les critères de fixation des honoraires des avocats.

 

Par Donatien NGANDU MUPOMPA