Les envoyés spéciaux de la CI dans les Grands Lacs se interpellent la classe politique congolaise

Vendredi 4 septembre 2015 - 10:46

Suite à sa rencontre du 28 août à Genève, le Groupe des Envoyés internationaux pour la région des Grands Lacs a rendu public, le jeudi 3 septembre 2015, un communiqué précisant sa position officielle sur les tractations politiques en cours en RD Congo. D’entrée de jeu, les Envoyés spéciaux ont confirmé apporter leur soutien à la RDC dans ses efforts visant à organiser les prochaines élections qui auront une portée historique. « …Elles sont d’une grande importance pour la poursuite du développement et du renforcement de la sécurité. Ces élections, avec l’appui de la Communauté internationale, devraient être transparentes, crédibles et inclusives », ont-ils indiqué.

Dans le même document, les Envoyés internationaux ont souligné, en particulier, l’importance de la tenue des élections présidentielle et législatives dans les délais constitutionnels, avec la participation de toutes les personnes éligibles. Compte tenu de la proximité des échéances électorales, ils ont lancé un appel à tous les acteurs politiques en vue de parvenir rapidement à un accord sur les conditions d’un processus crédible. « Nous soulignons la nécessité de prendre sans tarder des mesures nécessaires afin de garantir un espace politique ouvert, la liberté des médias ainsi que la mise en place d’un cadre permettant une participation équitable de toutes les parties au processus électoral », ont-ils martelé.

Il convient de noter que cette déclaration de la Communauté internationale intervient au moment où le calendrier électoral global de la Commission électorale nationale indépendante(CENI) semble avoir implosé. L’inquiétude enfle au sein de l’opinion qui se demande si les élections locales, municipales et urbaines auront bel et bien lieu cette année. Pire, il y a encore beaucoup d’incertitudes sur l’organisation des élections présidentielle et législatives dont le délai est clairement fixé par la Constitution.

Dialogue : le flou

Alors qu’une frange d’observateurs a pensé que la situation allait s’améliorer après les consultations initiées par le Chef de l’État, Joseph Kabila, entre mai et juin 2015, celles-ci se sont prolongées jusqu’au-delà du 30 juin dernier. Entre-temps, la classe politique s’est divisée entre pro et anti-dialogue. Tout recement d’ailleurs on a même constaté une sorte de rapprochement entre la Présidence de la République et l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS), en dehors du territoire national, dans la voie du…glissement !

Entre-temps, il y a un dossier qui est pendant à la Cour constitutionnelle, qui est appelée à départager le gouvernement et la Ceni au sujet des provinces démembrées et l’organisation des élections des gouverneurs de ces nouvelles provinces. La Ceni, convient-il de noter, voudrait savoir si elle peut organiser les élections des gouverneurs en dehors du délai de 120 jours fixés par la loi de programmation.

Le gouvernement clamant partout le manque de moyen pour organiser les scrutins prévus cette année, au stade actuel il faut absolument que la classe politique ( Majorité et toutes les sensibilités de l’Opposition) puisse se mettre autour d’une table pour trouver une voie de sortie à la crise qui couve. La Communauté internationale n’attend que cela pour accompagner les Congolais dans leur quête pour la stabilité, la démocratie, le développement etc.

Le Groupe des Envoyés internationaux est composé de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Said Djinnit, du Représentant spécial de l’Union africaine pour la région des Grands Lacs, Ibrahima Fall, du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la RDC et Chef de la MONUSCO, Martin Kobler, de l’Envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs, Thomas Perriello, du Coordinateur de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs, Koen Vervaeke, et de l’Envoyé spécial de la Belgique pour la région des Grands Lacs, Frank de Coninck.

Tshieke Bukasa