Les taxes et impôts auxquels sont assujettis les exploitants artisanaux du bois en RDC fait débat. Ces exploitants estiment que l’Etat leur demande trop.
Les exploitants artisanaux œuvrant dans le secteur du bois dans la Province Orientale démembrée réclament la révision à la baisse du nombre de taxes sur l’exploitation des bois en République démocratique du Congo. Ils se sont ainsi exprimés à l’issue d’un atelier sur le «respect de la règlementation forestière », organisé le week-end dernier à Kisangani.
Pour les participants à cet atelier, les seize taxes et deux impôts auxquels ils sont assujettis ne leur permettent pas de faire d’importants bénéfices, étant donné que les charges deviennent de plus en plus importantes dans ce secteur. Intervenant sur les antennes de la radio onusienne il y a peu, des représentants de ces exploitants ont reproché à l’Etat congolais de « profiter des taxes perçues sans encourager les initiatives privées ».
Cette problématique de la multitude de taxes ne date pas d’aujourd’hui. En février 2014 déjà, ces exploitants artisanaux du bois dénonçaient la hausse des taxes. A l’époque, la taxe d‘agrément d’exploitation artisanale de bois est passée de 500 dollars à 600 dollars américains. Les exploitants artisanaux du bois de Kisangani se sont alors plaints de cette hausse de 20% qui, selon eux, leur a été communiquée au moment du paiement de cette taxe au Guichet unique de la direction des recettes de la province. Le gouvernement provincial, lui, n’avait pas reconnu cette hausse de 20%.
Selon le ministre provincial des Finances, les 100 USD supplémentaires couvraient les frais administratifs. Entre-temps, le prix de vente n’avait pas bougé sur le marché.
Le président des exploitants artisanaux du bois de Kisangani, lui, a indiqué que «toute hausse des prix rendrait un mauvais service à la population qui avait déjà fait face .à une augmentation du prix du bois d’environ 0% deux semaines plus tôt, lorsque le gouvernement provincial avait réajusté la taxe d’agrément, d’exploitation. La taxe qui équivalait à 500 dollars américains pour trois ans avait donc été réajusté à 500 dollars américains l’an.
« C’est la loi du plus fort, nous n‘avons qu’à nous soumettre », avait déclaré le président des exploitants artisanaux du bois, Félicien Liofo. Le ministre provincial des Finances a, de son côté, soutenu que la taxe d’agrément d’exploitation n’avait pas connu de majoration. « Les 100 dollars exigés des exploitants artisanaux de bois sont des frais techniques et administratifs qui ont toujours existé, mais qui n ‘étaient pas payés avant l’arrivée de l‘actuel gouvernement provincial », avait-il expliqué.
En 2013 déjà, les exploitants artisanaux du bois réclamaient la révision du codé forestier. Selon eux, la législation congolaise actuelle constitue un obstacle à la promotion de l’exploitation forestière artisanale au pays. C’est l’Association congo1aise des exploitants forestiers’ artisanaux (Acefa) qui s’était chargé de faite ce plaidoyer le jeudi 23 mai 2’013. C’était au cours d’un forum qu’elle a organisé à Kinshasa. Ces exploitants ne réclamaient autre chose que la révision du code forestier. Au cours-de ce forum, les participants devaient réfléchir sur «les enjeux et défis liés à la PME du secteur forestier artisanal ». L’atelier a fustigé la loi congolaise en matière d’exploitation des bois. Une loi qui, selon les exploitants du bois, « ne permet pas à la RDC de maximiser sa production ».
Par Olivier KAFORO