Les femmes appelées à s’impliquer dans les questions liées aux ressources naturelles

Vendredi 13 mars 2015 - 12:19

La Coalition Publiez Ce Que Vous Payez/RDC a organisé au Centre Carter de Kinshasa la première » journée de sensibilisation des femmes sur l’ITIE (Initiative pour la Transparence de l’Industrie Extractive) et la Campagne Publiez Ce Que Vous Payez » qui a connu la participation d’une vingtaine de femmes de Kinshasa, venues des institutions publiques, des organisations non gouvernementales, des partis politiques et des agences du système des Nations Unies.

Ayant pour objectif principal de fournir des informations sur l’ITIE et la campagne Publiez Ce Que vous Payez, la journée a été animée par Me Jean Claude Katende et Mme Léonnie Kandolo, respectivement Coordonnateur national et Chargée de la logistique et du Genre de la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez/RDC.
Les deux intervenants ont axé leurs communications sur les notions de base concernant l’ITIE et la Campagne Publiez Ce Que Vous Payez, deux plates formes engagées dans la promotion de la transparence des revenus extractifs et la redevabilité envers les citoyens.

Dans sa communication, Me Jean Claude Katende a insisté sur le fait que » le combat pour la transparence des revenus des industries extractives doit être un combat de tous et pour tous. Les femmes y ont leur place, car elles sont les premières victimes d’une gestion des ressources naturelles non transparente et irresponsable. A la table où on parle des ressources naturelles, les femmes doivent avoir aussi une place. « .

Pour sa part, Mme Léonie Kandolo a donné les informations nécessaires sur la création de l’ITIE, ses objectifs, sa mise en œuvre en RDC.

« J’essaie de ne pas être découragée par l’apathie des femmes congolaises. Qu’est-ce que nous allons faire après cette journée ? Nous les femmes, nous ne prenons pas la parole pour influencer les débats publics, nous laissons tout aux hommes.

Tant que nous ne nous impliquerons dans des questions importantes, les choses ne changeront pas.

Nous avons des connaissances, mais ne faisons pas les analyses qu’il faut, nous laissons toujours les hommes tout faire et après nous nous plaignons « , a dit Mme Léonnie Kandolo.

Mme Léonnie KANDOLO a déclaré également que » le succès de la mise en œuvre dans un pays dépend principalement de l’engagement de la société civile et de sa capacité à influencer les débats publics sur la gestion des revenus extractifs « .

Recommandations

Après des échanges fructueux et les travaux en groupes sur les deux thèmes, les femmes ont recommandé à la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez/RDC de multiplier et d’intensifier des actions de sensibilisation de femmes sur l’ITIE et la Campagne Publiez Ce Que Vous Payez, développer des stratégies de formation et d’informations des femmes de toutes les couches sociales.

Dans le cadre de cette stratégie, plusieurs actions sont prévues avec les parlementaires.

Il s’agit des réunions d’échanges avec les membres des bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat ; les membres des Commissions Ressources naturelles et Economico-financière de deux chambres.

Constat amer

En effet, il a été constaté que dans les discussions sur le budget au Parlement, les données des Rapports ITIE ne sont pas toujours utilisées par les parlementaires en vue notamment d’exiger du Gouvernement la prise en compte exhaustive des taxes et impôts dans ce secteur et d’être sûr d’augmenter de manière sensible les recettes provenant du secteur extractif et financer pour le développement national.

La Coalition Publiez Ce Que Vous Payez /RDC va mener, au cours de cette année 2015, des actions de plaidoyer auprès de députés nationaux et des Sénateurs pour qu’ils puissent utiliser les données des Rapports de l’ITIE dans l’élaboration des budgets en RDC.

Cette option a été levée lors de la journée d’analyse du document de stratégie de communication et de plaidoyer de la Coalition qui s’est tenue le 16 janvier 2015 à Kinshasa. Cette stratégie a comme objectif prioritaire d’ » Amener d’ici fin 2015 les parlementaires à prendre comme base les Rapports ITIE pour retracer les revenus du secteur extractif dans le budget de l’Etat ainsi que leur contribution au développement national « .

Or, ces rapports sont une mine d’informations qu’ils peuvent exploiter et qui peuvent les aider en tant qu’autorité budgétaire à faire de bonnes projections et estimations de la contribution du secteur extractif au budget national.

Au regard de cette situation, il y a donc nécessité pour les parlementaires de contribuer au renforcement de la transparence, de la mobilisation des recettes, de l’amélioration de l’assiette budgétaire et de l’affectation de ces recettes aux actions visant prioritairement l’amélioration des conditions de vie de la population, notamment l’accès aux services sociaux de base.

Il y a lieu de signaler que vers les années 1970, les industries extractives en RDC contribuaient à la hauteur de 70 % dans le budget national alors qu’il n’y avait que trois dont la Gecamines et la Miba.

Par Godé Kalonji Mukendi