Les filles mineures de plus en plus évitées à Kinshasa

Mercredi 25 mars 2015 - 11:03

Accusé faussement de viol sur mineure, le comédien Fiston Mavinga Saï Saï a été acquitté par le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, vendredi 20 mars dernier, faute de preuves.

Ce, au regard des incohérences qui ont émaillé le récit des faits présenté par la présumée victime.

Mais cette affaire, sur le plan de l’éducation, est une véritable leçon pour les Kinois et autres expatriés qui se complaisent à abuser de jeunes filles de moins de 18 ans, surtout celles issues des familles pauvres.

Car le comédien pouvait aussi être condamné si les avocats de la partie adverse et la présumée victime avaient avancé des arguments convaincants assortis de preuves tangibles pour prouver que le forfait avait été bel et bien commis. Surtout que l’ONG Lizadel avait pesé de tout son poids pour obtenir la condamnation de Fiston.

Désormais, les pédophiles évitent de plus en plus ces petites filles, craignant des poursuites judiciaires immédiates ou lointaines.

La plupart d’entre eux ont catégoriquement rompu leurs relations avec ces enfants, renouant ainsi avec la fidélité dans leurs foyers officiels.

» Je suis terrifié depuis le début du dossier Saï Saï. J’ai deux mineures de 16 et 17 ans que je gère depuis plusieurs mois, mais je ne réponds plus à leurs appels téléphoniques.

Même leurs messages sont immédiatement écrasés de mon téléphone pour effacer toutes les traces possibles « , a lâché un fonctionnaire d’un organisme financier international.

Dans le même ordre, un taximan opérant souvent la nuit entre les communes de la Gombe et de Barumbu, décide de mettre définitivement un terme à cette pratique. Agé de 43 ans, JL jure de redevenir un mari exemplaire vis-à-vis de sa femme avec laquelle il a passé 9 ans, plutôt que de » souiller ma réputation, ternir mon image et entacher ma personnalité devant les écrans de télévision, ce qui sera un déshonneur pour toute ma famille et mes enfants ».

Dans un bureau à Matonge, un quartier très mouvementé au cœur de Kinshasa, quelques agents et travailleurs ont été surpris de voir une inconnue, petite fille d’environ 13 ans, pénétrer dans leurs installations et demander de l’aide pour se lancer dans le commerce de la vente d’eau en sachet.

Elle n’avait besoin que d’un fonds de démarrage de 2 000 FC pour se lancer dans cette activité en vue de répondre à certains besoins primaires.

» Sors de ce bureau ! Tu veux qu’on te donne de l’argent pour qu’il te serve de preuve après nous avoir accusés faussement de viol ? Va-t-en ! D’ailleurs, nous n’avons pas d’argent « .

Cette réaction est choquante à première vue. Mais c’est également une mesure de sécurité pour ne pas tomber dans le piège des filles qui cherchent des victimes à longueur des journées, comme cela a été le cas avec Fiston Mavinga, dans l’intention de se faire dédommager par la suite après avoir exigé de grosses sommes d’argent.

Les hommes entre eux ne cessent de se prodiguer des conseils en s’interpelant mutuellement pour ne pas mordre à l’hameçon des mineures mal intentionnées. Sur les réseaux sociaux, une vieille connaissance, résident en Europe, a supplié son » ami » Facebook d’éviter les filles mineures pour ne pas subir d’humiliation.

De son côté, un papa responsable, la soixantaine révolue, a pris la décision de ne plus embarquer les jeunes filles dans sa voiture pour leur faciliter le transport. » Même s’il pleuvait, je préférerais les laisser sous la pluie « .

Une bonne leçon de morale pour les pédophiles, cette affaire de Saï Saï. C’est l’autre lecture de ce feuilleton, en dehors du scénario monté de toutes pièces contre lui.

Aussi, les jeunes filles qui organisent ces scénarii pour nuire aux hommes craindront, à leur tour, des poursuites judiciaires pour diffamation, comme le comédien vient de saisir la justice contre la fille qui n’a pas réussi son coup.

Aussi, celles qui font la prostitution n’ont plus de » clients « . Elles en veulent aux mineures qui » perturbent » leur business en traduisant les hommes en justice.

Car leurs affaires ne marchent plus. Sans famille à Kinshasa, elles traversent, depuis, une période de vache maigre. Les prostituées âgées de plus de 18 ans jubilent, profitant de la clientèle qui les a échappées depuis que les » enfants » sont sur le » marché « .

Car, la plupart de » clients » avaient une préférence pour les moins âgées. Recommandation mystique ou question de » goût » ? Difficile de répondre à cette question.

Mais pour l’une ou l’autre raison, il n’y a aucune excuse pour un majeur qui fréquente une mineure, surtout que la Constitution en vigueur en République démocratique du Congo l’interdit, l’âge requis pour la majorité étant 18 ans.

Par LM