Les Ongdh saisissent Dlamini Zuma

Lundi 6 avril 2015 - 11:18

Dans un mémo adressé à la Présidente de la Commission de l’Union Africaine et déposé vendredi dernier à la représentation de l’UA à Kinshasa, une cinquantaine d’ONGDH réclament l’implication de la Sud-Africaine pour obtenir la libération des activistes arrêtés et en détention dans la capitale congolaise depuis le 15 mars 2015

Considéré à tort ou à raison par certains observateurs comme un » syndicat des dictateurs africains « , l’Union Africaine est appelée à intervenir auprès des autorités congolaises pour obtenir la libération des défenseurs des droits de l’homme et leaders pro démocratie en détention à Kinshasa.

En effet, dans un mémorandum adressé à la présidente de la Commission de l’UA, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma, avec copie pour information au président Joseph Kabila et au Chef de l’Etat zimbabwéen Robert Mugabe (en sa qualité de président en exercice de l’UA, les organisations de la société civile congolaise de promotion et de défense des droits de l’homme sollicitent l’intervention de Mme Zuma, afin d’obtenir la libération des leaders pro démocratie détenus depuis le 15 mars dernier par les services de sécurité congolais. Kinshasa reproche à ces activistes leur participation à une activité de conscientisation de la jeunesse avec les mouvements » Y en a marre » du Sénégal et » Balai citoyen » du Burkina Faso.

Traitement discriminatoire

Les Ongdh dénoncent une gestion discriminatoire de cette affaire, dans ce sens que parmi les personnes arrêtées le 15 mars dernier, quelques unes ont été libérées, tandis que d’autres sont toujours encore gardées en détention et privées de la visite de leurs familles ainsi que de leurs avocats.

Les ONGDH disent » craindre que l’arrestation de ces leaders pro démocratie et autres défenseurs des droits de l’homme, comme Christopher Ngoyi Mutamba, ne constitue en réalité une volonté des autorités congolaises de limiter l’exercice des libertés publiques à la veille de l’organisation des élections générales « , soutiennent les Ondgh dans leur mémo de trois pages adressé à la Zuma et signé par plus de cinquante Ongdh. Document qui a été déposé vendredi dernier au bureau de représentation de l’UA à Kinshasa.

Les responsables des Ongdh signataires dudit mémo envisagent aussi de rencontrer demain mardi 7 avril les représentants de l’UA en RDC, afin de s’entretenir avec eux sur le contenu de ce document.

Dans ce mémorandum dont la Tempête des Tropiques s’est procuré une copie, les signataires exhortent l’UA à inviter le pouvoir de Kinshasa à mettre en œuvre les dispositions de la Constitution congolaise ainsi que de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatives aux libertés d’association, d’expression et de manifestations pacifiques.

» Cette mise en œuvre ne peut que conduire à la libération de nos collègues au sujet desquels nous vous adressons le présent mémorandum car n’ayant violé aucune disposition de lois de la République « , affirment les Ongdh.

Les Organisations de la société civile congolaise de défense et de promotion des droits humains signataires de ce mémorandum appellent enfin Dr Nkosazana Dlamini Zuma à faire pression sur Kinshasa pour qu’il puisse prendre des mesures pour la mise en œuvre en RDC de la Résolution 69 XXXV 04 sur la protection des défenseurs des droits de l’homme en Afrique. Décision adoptée par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples lors de sa 35ème session ordinaire, tenue à Banjul en Gambie du 2 au 4 juin 2014.

Kinshasa sous pression

Pour rappel, c’est depuis le 15 mars 2015, aux environs de 16 heures, que les leaders du mouvement sénégalais » Y’ en a marre « , et celui du mouvement burkinabé » Balai Citoyen « , ainsi que leurs collègues congolais de la » Jeunesse pour une Nouvelle Société (JNS) « , le » Forum National de la Jeunesse pour l’Excellence (FNJE) « ‘ et » Lutte pour le Changement » (LUCHA) qui finissaient d’animer une conférence de presse au siège du Studio Eloko Makasi, ont été arrêtés par des hommes en tenue de police militaire.

Les personnes arrêtées dont les leaders de différents mouvements, des journalistes, des artistes, des logisticiens, et quelques spectateurs ont été conduits au siège de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) avant d’être libéré progressivement.

Le mémo adressé à Mme Zuma est signé par une cinquantaine d’ONGDH. Il s’agit, entre autres des ONGDH ASADHO, ACAJ, AETA, Linelit, VSV, Cdh, Osd, L.E, Anges du Ciel pour les Droits de l’homme.

Par Godé Kalonji Mukendi