Les opérateurs congolais du secteur pharmaceutique ont appelé, le samedi 30 mai dernier dans la salle de la paroisse Notre-Dame de Fatima à Kinshasa /Gombe, le Gouvernement à leur accorder plus de facilités fiscales. Selon eux, cela peut se faire notamment en les exonérant de certaines taxes.
M. Joseph Ilunga, patron de Pharmagros, entreprise spécialisée dans la fabrication et la vente des produits pharmaceutiques en République Démocratique du Congo, dit avoir besoin de 5 millions de dollars américains pour maximiser sa production.
Pour sa part, le pharmacien Basile Ntondele dit avoir besoin d’un million de dollars américains pour équiper son laboratoire de 3 000 m2 de sperficie, dans la périphérie de la ville de Kinshasa.
Lutter contre la contrefaçon
Le numéro un de Pharmagros a par ailleurs indiqué que seul le respect de la chaîne de vente des médicaments permet aux firmes comme la sienne de lutter contre la contrefaçon qui a pris de l’ampleur en RD Congo. » C’est plus facile pour nous de travailler avec les dépositaires, parce qu’on sait contrôler ce circuit de ventes.
Tout médicament griffé Pharmagros peut être retracé jusque chez nous; sinon, il est entré de manière frauduleuse ou peut-être volé par quelqu’un « , a indiqué Joseph Ilunga lors de l’atelier.
Selon lui, entreprise dispose d’une petite unité de production en RDC, où elle fabrique des vitamines, tandis que les médicaments plus élaborés sont fabriqués dans des laboratoires installés à l’extérieur du pays avec lesquels travaille Pharmagros.
» Nous avons des laboratoires reconnus et visités par l’Etat congolais qui fabriquent sous licence les médicaments que nous mettons à la disposition de la population congolaise. Ces médicaments sont fabriqués selon les normes « , a poursuivi Joseph Ilunga.
Opérationnelle depuis 1981, l’entreprise Pharmagros emploie une cinquantaine de personnes. Pour le patron de Pharmagros, tout fabricant local de produits pharmaceutiques importe certains produits notamment les emballages, acides, colorants ainsi que les narcotiques qui proviennent en majorité d’Inde et de Chine. De son côté, le chercheur Basile Tondele se plaint de ne pas être soutenu par le gouvernement congolais. Spécialisé dans la fabrication des médicaments à base de plantes naturelles, il dit être victime des taxes exorbitantes et tracasseries administratives.
Bénéficier de certains avantages
» Dans un pays comme la RDC, j’aurai pu bénéficier de certains avantages, au moment où je ne bénéficie pas de subventions de l’Etat. Mais, je suis vraiment harcelé alors que l’agrément du ministère de la Recherche scientifique a détaillé des avantages dont je devais bénéficier « , s’est plaint Ntondele.
Fils d’une tradi-praticienne, Ntondele a déjà mis sur le marché national et international plusieurs produits pharmaceutiques sur base de plantes dont la Méyamicine, le Diasostymile et le Zinginalis. Le chercheur Tondele se vante de produire localement ses produits fabriqués des plantes naturelles.
Dans le souci de promouvoir la production pharmaceutique nationale, certains produits, dont la quinine, le mébendazole, le paracétamol et l’amoxyciline sont interdits d’importations. Selon la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), en RDC on compte environ vingt-huit industries pharmaceutiques.
Par Julie Muadi