Les premières dérives dictatoriales des commissaires spéciaux recensés

Lundi 21 décembre 2015 - 11:46

Les faits donnent raisons à ces Congolais qui ont vu d’un mauvais œil la nomination des commissaires spéciaux. Dans le Tanganyika, l’autorité provinciale interdit toute manifestation populaire en tous lieux publics ou privés.

 

Les dérives se portent bien dans les nouvelles provinces. Les commissaires spéciaux rivalisent de zèle pour plaire au chef de l’Etat. Abusant de son autorité et restreignant les droits et libertés de ses administrés, le commissaire spécial du Tanganyika vient d’interdire toute manifestation populaire en lieux public et privé. Au regard des faits divers qui se multiplient dans les nouvelles provinces il y a lieu de se demander qu’elle est la vraie mission signée à ces nouveaux commissaires spéciaux.

 

La ville de Lubumbashi a connu une brande marche de soutien au dialogue le samedi 19 décembre 2015, alors que jusqu’à nouvel ordre, toutes les manifestations publiques ont été suspendues par les mêmes autorités.

 

C’est que les partis d’opposition notamment désapprouvent. « On ne peut pas paralyser la ville pour une marche de soutien alors que les autorités avaient indiqué que toutes manifestations publiques étaient suspendues », a fait remarquer Gabriel Kyungu contacté par Radiookapi.net.

Plus graves, les commerçants ont été sommés de ne pas ouvrir leurs commerces pendant la manifestation. Ce qui a paralysé les activités socioéconomiques de la capitale cuprifère. Les mêmes dérives sont signalées à Bunia, dans la province de l’Ituri, où le commissaire spécial, Jefferson Abdallah Pene Mbaka, a organisé aussi le vendredi 18 décembre, une marche de soutien au dialogue.

 

« Pendant le déroulement de cette marche, tous les magasins, toutes les boutiques, tous les marchés seront momentanément fermés. Seuls, les pharmacies, les hôpitaux, les écoles, instituts supérieurs et universités seront ouverts », note le communiqué signé par le maire de la ville de Bunia, Ferdinand Fimbo Lebiliye.

 

Dans cette kyrielle de dérives, la chandelle revient au commissaire spécial de la province du Tanganyika, Richard Ngoy Kitangala. Dans un communiqué daté du 17 décembre 2015 (voir photo, sous réserve de l’authentification par les services concernés), parvenu à notre Rédaction, Richard Ngoy interdit « toute manifestation populaire en tous lieux, public ou privé, y compris les aéroports, les stades, les salles de réunion ou de fêtes ainsi que les directoires et sièges des partis politiques ».

 

Le communiqué précise également que sont aussi formellement interdit « tout attroupement généralement quelconque, tout cortège funèbre tendant à troubler l’ordre public, toute caravane motorisée ».

 

LE POTENTIEL