Pas anecdotique. Un automobiliste roulant à vive allure a manqué de tamponner un piéton traversant la route. Le drame a failli se produire hier mardi en début d’après-midi à la 13ème rue Limete. Le chauffeur, visiblement nonchalant, a pointé du doigt le viaduc construit à cet endroit. Manière très originale pour le conducteur du véhicule de dire au piéton qu’il ne devrait plus traverser le boulevard, sans emprunter la passerelle. Du coup, cet accident raté a soulevé la problématique de l’utilisation des ponts aériens lancés depuis quelques mois sur le boulevard Lumumba.
Le constat saute aux yeux. De nombreux piétons usagers du boulevard Lumumba refusent d’emprunter une passerelle. En lieu et place, ces Kinois enjambent les séparateurs en béton pour atteindre l’autre rive de la route, bravant ainsi tout le risque d’un éventuel accident d’automobile.
Ce mauvais comportement des passants est observé aux 1ère, 7ème et 13ème rues de la commune de Limete où sont projetés ces appontements. Interrogés hier par « Forum des As », certains utilisateurs n’ont pas manqué de prétextes pour justifier leur agissement. " Traverser le boulevard par une passerelle nous prend beaucoup de temps ", lâche non sans insolence une quadragénaire, balluchon perché sur la tête. Voilà donc, qui semble être la principale raison que brandissent les piétons qui refusent d’emprunter un pont aérien pour atteindre l’une ou l’autre rive de la route.
DEFICIT DE CIVISME
Cependant, la proportion des risques ne parait pas la même. Si au niveau de la 13ème rue Limete, les passants profitent du feu rouge, le danger demeure permanent à la 7ème rue où cette signalisation routière n’existe pas. Y compris la 1ère rue. Quelle que soit la pertinence de la raison que ces piétons avancent pour essayer de justifier leur mauvais comportement, plus d’un analyste pensent qu’il se pose un problème réel de manque de civisme à la base. " Ces ouvrages étant une nouveauté dans la circulation routière sur le boulevard Lumumba, précisément sur son tronçon compris entre la 1ère et la 18ème rue Limete, n’induit pas un changement de comportement immédiat. Il faudra un peu de temps pour que la population s’habitue comprenne le bien-fondé de l’usage de ces séparateurs ".
A priori, une sensibilisation de la masse s’impose. Car, en plus de l’aspect lié à la prévention des accidents de route, ces passerelles ont le mérite de faciliter la fluidité de la circulation aux endroits concernés. Et, le choix des sites n’avait pas été fait au hasard. Bien au contraire. Ces ponts relient les deux rives du boulevard à des lieux de forte affluence. Particulièrement la 7ème rue Limete.
A des heures de pointe, par exemple, il n’est guère aisé pour les automobilistes d’y rouler. Surtout lorsque les deux églises « Ministère Amen » et « Chapelle des Vainqueurs », situées respectivement à la 8ème rue et 5ème rue limete, quartier résidentiel, terminent leurs services. Car, elles "vomissent" d’importantes colonnes de fidèles traversant l’artère.
Tout bien considéré, des émissions de sensibilisation de la population aussi bien à la radio qu’à la télévision, ne serait pas déconseillée. Question d’amener la masse à comprendre l’intérêt qu’elle a, à emprunter une passerelle au lieu d’enjamber les séparateurs. Laurel KANKOLE