Le lundi 24 novembre 2014, un incendie a embrasé plusieurs camions citernes stationnés au Park DGDA Wiski de Kasumbalesa, géré par la Société Pacific Trading Sprl.
Cette tragédie avait occasionné mort d’hommes, certaines sources renseignent 4 morts et 7 blessées. Les dégâts matériels sont estimés à plus d’une centaine des millions des dollars américains par la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) Katanga. Les mêmes sources font état de 40 camions sur les 200 qui se trouvaient sur le Parking ce jour-là, totalement calcinés.
Pour les témoins sur place, le chauffeur du camion-citerne Zimbabwéen qui est allé heurter un autre camion-citerne en stationnement, est à l’origine de ce drame. Car, assure-t-on, ne maîtrisant pas le code de la route de la Rd Congo dont la priorité est à droite et le volant à gauche, tandis que dans son pays la priorité est à gauche et le volant à droite, avait beaucoup de mal à réussir sa manœuvre.
Ainsi, après l’accident, le carburant qui continuait à suinter de la citerne a vu sa nappe s’étendre jusqu’à rencontrer une étincelle de feu qui a provoqué l’incendie.
A qui incombe la responsabilité ?
Après un accident de pareille envergure, il faut savoir situer les responsabilités en vue de prendre des précautions requises pour l’avenir.
La DGDA et Pacific Trading ont fourni des efforts pour la modernisation et la sécurisation du Parking Wiski, lieu de transit de tous les véhicules assurant le transport des marchandises entre la Rd Congo et les autres pays de la SADC par le poste frontalier de Kasumbalesa.
Grâce à l’installation du Guichet Unique, la DGDA a réussi non seulement à endiguer la fraude, mais surtout à faciliter et accélérer les procédures douanières à l’entrée comme à la sortie.
De son côté, la Société Pacific Trading Sprl qui a la gestion du Park Wiski a mis du paquet en se dotant des équipements requis, entre autres les camions anti-incendie pour parer à toute éventualité et mieux assurer la sécurité.
Mais l’incendie du 24 novembre dernier a été d’une violence telle que seul, le service anti-incendie du Pacific Trading ne pouvait pas maîtriser. D’ailleurs, les véhicules anti-incendie dépêchés par Lubumbashi situé à plus d’une centaine des Kilomètres de Kasumbalesa ne sont jamais arrivés. Il a fallu l’intervention du service anti-incendie de la Zambie située sur l’autre côté de la frontière pour venir à bout dudit incendie.
Certes, il faut signaler que le chauffeur Zimbabwéen et son assureur portent la totale responsabilité de la catastrophe. Mais la Rd Congo de son côté, n’est pas exemptée de tout reproche, car l’absence d’un service anti-incendie de l’Etat congolais dans une cité aussi importante que Kasumbalesa, la deuxième porte d’entrée et sortie de la Rd Congo après Matadi, a été pour beaucoup. Cette carence a été très préjudiciable au moment où Pacific Trading qui avait déployé tous les moyens en sa possession en vue d’éteindre l’incendie, avait également besoin d’un appui plus conséquent. Malheureusement, celui-ci a fait défaut, et l’appui envoyé par Lubumbashi s’était avéré insignifiant.
Cette catastrophe est la preuve que la Rd Congo qui revient de loin a encore du pain sur la planche dans plusieurs domaines. Surtout, ceux en rapport avec les catastrophes naturelles ou ceux provoqués par l’erreur humaine à l’exemple de l’incendie de Kasumbalesa dont il est question ici.
Les douaniers ont-ils à répondre des faits survenus ?
D’aucuns ont laissé entendre que certains véhicules ayant accompli leurs formalités et en instance de quitter les installations se sont trouvés sous le feu à cause du non acquittement de perdiems au profit de douaniers. Cette accusation se révèle fausse, car les douaniers obéissent désormais aux instructions du Directeur Général, Déo Rugwiza Magera, qui a mis fin à cette pratique jadis décriée et auxquelles, le Directeur provincial Pacific Tambwe veille à leur stricte application.
Quant à Pacific Trading, il est de bon droit de s’interroger sur ses responsabilités, en sa qualité de concessionnaire.
Renseignements pris, Pacific Trading remplit les conditions requises d’exploitation de la concession lui octroyée.
Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu’il y a 3 ans, un incendie a pu être évité de justesse grâce à ses équipements anti-incendie. L’auteur de cet incendie est connu : c’est un chauffeur Zimbabwéen.
Mais il demeure une question sur les moyens réels de prévention contre les incendies dans de telles installations et les précautions d’usage pour éviter que pareille situation ne puisse se répéter. Car il a fallu faire appel aux véhicules anti-incendie de la Zambie pour combattre ce feu qui prenait des allures apocalyptiques.
Il y a lieu d’organiser un service anti-incendie digne de ce nom dans le ressort de Kasumbalesa. Cela incombe à la Province du Katanga.
De manière générale, la Rd Congo doit se doter d’un service national d’anti-incendie doté des moyens conséquents et présent dans toutes les grandes agglomérations du pays afin d’éviter des catastrophes du genre de celui du Kasumbalesa.
Quid de la SONAS ?
Ici, la question est de savoir si les camions appartenant aux opérateurs économiques congolais et étrangers qui ont pris feu, étaient assurés par la Société Nationale d’Assurance (SONAS) ou d’autres compagnies d’assurance étrangères (COMESA). Sinon il serait maintenant question de les interpeller à s’assurer, parce que la SONAS a mis en place une politique d’indemnisation qu’on appelle « Jeudi sinistre »