Le chef de la MONUSCO, Maman Sidikou, a émis mardi 30 août le vœu de voir la question de l’insécurité dans l’Est de la RDC être traitée au dialogue qui s’ouvre jeudi afin qu’une solution globale soit dégagée.
Lors d’une rencontre avec les responsables des confessions religieuses et la société civile des villes de Beni et Butembo, M. Sidikou a expliqué :
«Le déplacement des populations, les tensions interethniques. Les solutions ne relèvent pas d’une force militaire… il faut gérer ces questions-là de façon plus globale. C’est pourquoi je parlais tantôt du dialogue qui a tout intérêt à commencer à réfléchir sur ces questions-là.»
Le chef de la MONUSCO réagissait ainsi aux préoccupations de ses interlocuteurs qui attribuent l’insécurité récurrente dans la région aux tensions ethniques et aux déplacements massifs de la population.
Au cours de ces échanges en effet, les représentants des confessions religieuses de Beni ont alerté Maman Sidikou sur la gestation d’une nouvelle milice d’auto-défense dans la zone. «Plusieurs jeunes seraient mobilisés par certains individus pour cette fin», ont-ils averti.
Ils ont dit «craindre pour leur avenir» et ont recommandé à la MONUSCO de se pencher sur cette question.
De leur côté, les représentants de la société civile de Beni et Butembo ont attiré l’attention de Maman Sidikou sur le mouvement de certaines populations de Masisi vers les territoires de Beni et Lubero. Ces déplacements seraient, selon eux, à la base d’une chasse à l’homme dans la région et, donc, de l’insécurité.
Ils ont plaidé pour le renforcement de la collaboration FARDC-MONUSCO dans la zone, pour y remédier.
Le chef de la MONUSCO est depuis mardi dernier en visite avec le Nonce apostolique à Beni, où une cinquantaine de personnes ont été massacrées il y a une quinzaine de jours.