Ayant constaté l’immobilisme dans le mouvement des droits de l’homme
C’était le vendredi 3 juillet dernier que l’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme » Les amis de Nelson Mandela pour la défense des droits humains (ANMDH) » a organisé la journée d’information publique et d’échange citoyen dans la grande salle de la paroisse Saint Joseph de Matonge. C’était pour procéder au lancement du programme » La nouvelle génération des défenseurs des droits de l’homme « .
Ce programme est sensé réveiller la conscience des jeunes Congolais de l’ensemble de la République, en commençant par ceux de Kinshasa et de Kisangani.
II doit permettre une participation active des communautés de base à l’instauration d’un Etat de droit et au contrôle citoyen de la bonne gouvernance.
Dans son allocution, Robert Ilunga Numbi, directeur exécutif de cette association, a rappelé que la RD Congo fait partie des pays membres des Nations unies qui ont déjà ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme.
Les législateurs congolais ont pris la précaution de les intégrer dans la Constitution en son titre Il, de l’article 11 à 67, mais leur application pose encore problème en RDC. Mais Ilunga Numbi s’est ainsi indigné en ces termes : » A chaque jour qui passe, les populations congolaises assistent à la commission des violations graves des droits de l’homme sans que parfois les auteurs présumés soient punis conformément à la loi « .
L’ANMDH estime qu’au jour d’aujourd’hui, la catégorie sociale la plus exposée est la jeunesse. Cette jeunesse qui forme presque 70% de la population congolaise a besoin d’un encadrement et d’une protection de l’Etat.
Robert Ilunga a déclaré à ce sujet que la jeunesse est laissée-pour-compte et exposée à toutes sortes de sollicitations des politiciens: participation à des manifestations violentes, à des groupes armés et à des gangs.
Bien que la jeunesse soit l’avenir, peu de jeunes participent à des actions de construction de la démocratie, de défense des droits de l’homme et se comportent comme des citoyens ayant des droits et des devoirs. La défense des droits de l’homme est considérée par beaucoup d’eux comme l’apanage des adultes et des élites intellectuelles.
Pour l’ANMDH, cette conception erronée doit être démystifiée par une stratégie mise en place pour approcher plus de jeunes dans ses actions, en les formant suffisamment sur leur citoyenneté, la démocratie, les droits de l’homme et les techniques pour les défendre.
L’ongdh veut outiller cette fois-ci les jeunes garçons et filles du sens du civisme et des techniques de revendication de leurs droits, afin que ces derniers soient en mesure de jouir de leurs droits, de respecter ceux des autres et d’être vigilants sur tout ce qui se passe autour d’eux dans la communauté.
Une prise de conscience va se créer et permettra à la jeunesse de dénoncer les irrégularités et les antivaleurs, notamment : les injustices, la corruption, l’impunité et autres abus du pouvoir.
Mettre fin à léthargie
La nouvelle génération des défenseurs des droits de l’homme, est une nouvelle dynamique intégrant jeunes et vieux avec de nouvelles techniques de revendication, de documentation des violations des droits de l’homme, de nouvelles techniques de sensibilisation et de mobilisation des masses.
A en croire Robert Ilunga, la nouvelle génération des défenseurs des droits de l’homme ne signifie pas un travail seulement des jeunes. C’est l’ouvrage de ceux qui veulent faire aujourd’hui le travail de défenseur des droits de l’homme avec professionnalisme.
Que deviendra la soi-disant « Ancienne génération des défenseurs des droits de l’homme » ? Cette catégorie des défenseurs expérimentés devrait maintenant faire le coaching de la nouvelle génération des défenseurs des droits de l’homme.
Perspectives d’avenir
Concernant les activités envisagées et le processus électoral 2015-2017, l’ANMDH a prévu pour toutes les personnes intéressées, une gamme de formation sur la citoyenneté, la démocratie, les droits de l’homme, la non-violence, la culture de la paix et la gestion pacifique des conflits, etc.
Entre ce mois de juillet et le mois d’août de cette année, il est prévu une session spéciale sur : « L’exercice des libertés publiques et les techniques d’observation des violations des droits de l’homme pendant le processus électoral 2015-2017 en RDC ».
Cette formation est une opportunité pour les jeunes, du fait qu’au cours de ces trois années, 2015, 2016 et 2017, la RDC attend organiser les élections présidentielle, législatives, municipales et locales, selon le calendrier publié par la CENI d’un coté, et de l’autre côté, il y a eu la tendance de vouloir modifier la Constitution.
Par Godé Kalonji Muk