Lutte contre l’exploitation illégale de bois en Rd Congo : La CNCEIB appelle la Chine à saisir les 61 containers de bois Wenge exportés illégalement de la RDC

Vendredi 9 octobre 2015 - 12:07

Greenpeace prête à venir en appui à la Coalition nationale dans cette action

Les 584 grumes d’espèce Wenge exploités illégalement dans la province de Bandundu et empotés dans 61 containers qu’une société chinoise s’apprêtait à exporter, en violation du code forestier congolais ont fini par être embarqués dans le navire Maersk Arkansas et sont actuellement en route vers un port chinois de Zhanglisgang, malgré les dénonciations faites tambour battant par la société civile congolaise regroupée au sein de la Coalition Nationale Contre l’Exploitation Illégale de Bois, CNCEIB en sigle.

La révélation a été faite hier jeudi par la Coalition CNCEIB, au cours d’un point de presse tenu à la paroisse Sacré Cœur, dans la commune de Gombe, en présence de plusieurs ONG membres de cette plate-forme de la société civile, des représentants du Fonds Mondial pour la Nature (WWF), et des représentants de Greenpeace en RD Congo.

La Coalition, par la voix de son secrétaire national, Me Alphonse Longbango, a ainsi présenté le rapport de la mission de suivi effectuée par la CNCEIB du 22 au 27 septembre à Matadi, dans la province du Kongo Central.

Face à ce scandale qui illustre une fois de plus l’ampleur de la maffia dans le secteur du bois en République Démocratique du Congo, la Coalition nationale appelle les autorités chinoises à saisir cette cargaison de bois issue d’une exploitation illicite, afin qu’elle soit vendue aux enchères.

L’enquête effectuée dans la ville portuaire a permis à la Coalition nationale de relever plusieurs irrégularités dans les déclarations que les auteurs de cette exploitation illégale de bois ont faites au niveau de la douane .

La CNCEIB a notamment constaté que sieur Hamadou O. Malloum de la société Homimex, prétendu propriétaire de cette importante cargaison de bois coupés illégalement par la société Terco dans une concession appartenant pourtant à la société Tala Tina (dans la province de Bandundu) a déclaré seulement 564 grumes de Wenge sur les 584 grumes querellées. Où sont passées les autres grumes, s’est interrogée la Coalition nationale.

La CNCEIB qui n’a cessé d’appeler à la saisie de ces grumes, fruits d’une exploitation illégale, reste aussi convaincue que le permis brandi par les auteurs de cette fraude n’est pas conforme à la loi. De là à conclure que ces derniers ont bénéficié d’une complicité au niveau local de la part de quelques agents véreux du ministère de l’Environnement , Conservation de la Nature et Développement, la Coalition Nationale n’a pas hésité à franchir le pas face à la presse.

La Coalition regroupant les ONG de la société civile pointe aussi un doigt accusateur sur le ministre de tutelle sortant, dans la mesure où ce dernier avait promis une enquête qui n’a jamais eu lieu. Les mêmes présomptions pèsent sur le pouvoir judiciaire qui, dans cette affaire, semble avoir choisi le camp des tricheurs, au détriment des communautés locales et de l’Etat congolais qui voit ainsi de l’argent lui échapper.

Face à cette situation, la Coalition nationale vient de lancer un vibrant appel aux autorités chinoises et exhorte le pays de Mao à saisir cette cargaison, afin qu’elle soit vendue aux enchères.

Dans les recommandations qu’elle formule, la société civile congolaise regroupée au sein de la CNCEIB appelle aussi les autorités de la RDC à sanctionner toutes les personnes qui se sont compromises dans cette affaire, au niveau local. Surtout que le Chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, vient de s’entourer d’un Conseiller spécial chargé de lutter contre la corruption au pays.

Tout en appelant par ailleurs le ministère de l’Environnement et Développement durable à sanctionner ses agents véreux et à appliquer à la lettre le Code forestier, la Caolition plaide également pour l’indépendance de la Justice.

Par Dieudonné Mbuyi K

 

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