Luzolo Bambi : « Dans la lutte contre la corruption, il faudra que la volonté du chef de l’Etat soit largement soutenue »

Mercredi 20 juillet 2016 - 14:41

 

 

« Alors que tout le monde a la perception que la corruption est réelle dans notre pays, si vous circulez dans toutes les prisons et les cachots, j’ai bien peur que, sur toute l’étendue de la RD Congo, on n’identifie pas plus de cinq condamnés pour corruption». Constat du conseiller spécial.

 

Juin 2015, Luzolo Bambi, conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme nous reçoit en sa résidence. En ouvrant le ban, ses tout premiers propos sont plus qu’un appel ou une exhortation : «Il faudra, affirme-t-il d’entrée, que la volonté du chef de l‘Etat soit largement soutenue».

 

VOLONTÉ RÉAFFIRMÉE

Soutenir la volonté du chef de l’Etat dans la lutte contre la corruption notamment, il en a fait effectivement son cheval de bataille. L’ordonnance prise par le président de la République jeudi 14juillet et aux termes de laquelle il place son conseiller spécial, chargé notamment de la bonne gouvernance, sous son autorité directe, tombe bien à propos en ce qu’elle porte à un niveau encore beaucoup plus élevé la lutte contre, entre autres, la corruption. Un fléau qui gangrène la société et contre laquelle tous et chacun doivent se liguer.

 

Dans la lutte contre l corruption le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, la volonté du chef de l’Etat vient non seulement d’être rencontrée et réaffirmée avec force, mais le fait pour le président de la République d’avoir mis sous sa responsabilité directe son conseiller spécial, à qui il rend directement compte de sa mission - aux termes d’une ordonnance rendue publique le 14 juillet, met ce dernier dans des conditions de travail plus qu’optimales.

 

Et comme l’a affirmé Luzolo Bambi, «A chacun, effectivement, sa part du contrat dans l’implacable lutte contre la corruption ». Dans tous les cas, il n’y a pas meilleure; posture à prendre que celle-là en, matière de bonne gouvernance, de Lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. La corruption affaiblit le système éducatif et le système de santé, privant ainsi la population des composantes fondamentales d’une vie décente. Ainsi donc, lutter contre ce fléau, c’est l’affaire de tous.

 

Lors de la journée internationale de lutte contre la corruption, le secrétaire général de l’Onu avait stigmatisé le fait que la corruption « freine le développement social et économique et accroît la pauvreté en détournant les investissements nationaux et étrangers des secteurs où ils sont le plus nécessaires ».

 

Aussitôt nommé à ce poste par le président de la République, Luzolo Bambi ne s’était pas fait prier pour se lancer dans une croisade, sans merci, contre ce fléau, mettant ainsi en application les pertinentes instructions du chef de l’Etat à ce sujet. Il se positionnait de ce fait en première ligne dudit combat.

 

«A CHACUN DE S’ASSUMER»

Les pouvoirs publics, le secteur privé, les Ongs, les médias et les citoyens du monde entier se doivent de conjuguer leurs efforts pour lutter, de façon déterminante, contre cette forme de criminalité. En ce qui concerne la RDC, Joseph Kabila a montré la voie à suivre, dans un challenge où toutes les parties prenantes ont l’obligation d jouer la seule partition qui vaille : endiguer la corruption dans le monde entier. L’éradication de la pauvreté permet à un pays de se développer socialement et économiquement, a dit Luzolo Bambi1 soulignant l’ « obligation qui incombe à l‘Etat congolais d’être exempt de corruption ».

«La RDC doit cesser d’être un cimetière des justes», a-t-il résumé, dans une sorte d’exhortation à ce que « la justice traque les détourneurs des deniers publics et devienne un traumatisme permanent pour eux et que des justes n‘aillent pas au cimetière simplement parce qu’ils auraient décidé de ne point se laisser corrompre ».

 

Lors de son point de presse de juin 2015, les services du conseiller spécial avaient déposé un rapport au parquet général de la République mettant en cause un certain nombre de hauts fonctionnaires de l’Etat. « Ce rapporta été dûment déposé. La justice, six mois après, devrait rendre compte à la population. Mes services ont documenté les faits de corruption et de détournement des deniers publics. Et en partant du principe que personne n‘est au-dessus de la loi, nous attendons jusqu’à ce jour que la justice nous dise ce qui! en est, parce que c’est moi-même qui ai déposé le dossier», avait-il soutenu.

 

«La justice est indépendante et elle juge au nom de notre peuple… Par ailleurs de toutes les institutions que nous avons dans une République, quel qu’en soit le pays, l’institution qui est appelée à redresser le pays c’est la justice », avait-indiqué.

 

INVERSER LA TENDANCE

«Lorsque nous avons une évasion évaluée de dix à quinze milliards de dollars par année et que le pays continue à disposer d’un budget de huit milliards, il vaut mieux qu’on se donne la peine d’inverser la tendance pour que l’argent qui fuit soit moindre par rapport à l’argent que nous avons dans la caisse», avait constaté en juin 2015 le conseiller spécial du président de la République.

Par Marcel LUTETE