Maj Kisimba : " La cohésion nationale est une marque de fabrique du Raïs Kabila "

Vendredi 6 juin 2014 - 05:37

Image retirée.

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Un si long silence médiatique. C’est celui qu’observe Maj Kisimba depuis longtemps. Très longtemps même. Il a donc fallu un événement exceptionnel pour que cet avocat formé à la bonne école - notamment celle de son illustre aîné de père- sorte de ses gongs professionnels.

Cet événement n’est rien d’autre que le triste anniversaire de la mort du bâtonnier Honorius Kisimba Ngoy Ndalewe. En ce 6 juin 2014, cela fait, en effet, six ans que disparaissait celui que l’on appelait tout simplement" Le bâtonnier", tant il incarnait à lui tout seul le barreau congolais haut de gamme. S’il était un père de famille responsable et un avocat de talent, Kisimba Ngoy était aussi un leader politique aussi avisé que pondéré. En ce jour du souvenir, deux journaux de renom ont invité Maj Kisimba à évoquer la mémoire de son père. Entre deux hommages, celui qui a réussi à se faire un prénom a surpris lorsqu’il note avec force références historiques que la cohésion nationale est dans l’A.D.N du Président Joseph Kabila. Interview.

M. le ministre, six ans après le décès de votre père, qu’est-ce qui vous revient à l’esprit lorsque vous évoquez, en ce jour du 6 juin, la mémoire de feu le bâtonnier Kisimba ?
Merci pour l’opportunité que vous m’accordez en ce jour en hommage de feu le bâtonnier Honorius Kisimba Ngoy. Trois choses me reviennent à l’esprit. Primo, le bâtonnier Kisimba fut un bon père de famille qui a toujours été très humble, qui a toujours été présent. Un père de famille qui savait prendre ses responsabilités, qui nous encourageait dans tout ce que nous entreprenions pour notre avenir. Il prenait le travail comme moyen d’épanouissement. Je l’ai vu travailler, je l’ai vu présent dans les rendez-vous essentiels de sa famille en dépit de ses multiples occupations. Je retiens également de lui un excellent avocat. Je dirais, sans fausse modestie, que ce fut l’un des cerveaux les plus brillants des juristes que comptait cette nation. D’abord, pour la discipline et le sens élevé d’éthique. Ensuite, pour ses empreintes indélébiles au sein du barreau national de notre pays. Il fut, du reste, le premier bâtonnier national. En plus, il était un homme politique, un homme de principes, un homme de conviction et surtout un homme loyal dans ses engagements. Il assumait ses engagements et pouvait payer le prix de sa loyauté. La générosité, l’humilité et la tolérance faisaient partie de ses qualités. Voilà ce que je peux dire sur sa personne. Il y a forcément beaucoup d’autres choses à dire et à évoquer sur sa personne. Tant mon père était multidimensionnel.
Vous référant à feu votre père, pensez-vous que six ans après sa disparition, il aurait eu toujours la même lecture des événements qui se passent dans le pays ?
Il faut reconnaître que c’était un homme de grands rendez-vous. Comme vous le savez, il a assisté depuis la CNS à toutes les grandes rencontres de ce pays. Il y a eu Gaborone, Addis-Abeba pour préparer Sun City, Sun City, Pretoria et bien d’autres grands rendez-vous auxquels il avait participé. J’ose croire que de tels forums pouvaient lui donner le cadre effectivement de servir son pays et d’apporter ce qu’il pouvait apporter en termes de sagesse, d’expertise juridique et d’expérience politique.

Et vous-même, on ne vous a plus entendu depuis longtemps. Les Congolais aimeraient connaître le pourquoi de ce long silence. Surtout que, depuis votre départ du Gouvernement, beaucoup d’eau a coulé sous le pont.
Merci, je crois que nous aurons l’opportunité de nous appesantir sur cette période d’observations et de repli. C’est aussi une façon de faire de la politique. Puisqu’on ne fait pas la politique seulement en étant au devant de la scène ou en multipliant des déclarations dans la presse. Il est essentiel de se donner le temps d’observation, un temps de remise en question, un temps de consolidation de ce qu’on a pu emmagasiner comme expériences, expertises.
Il est vrai que beaucoup de choses se sont passées dans le pays. Nous ne sommes pas distraits, nous suivons l’évolution de notre pays jusqu’à ce jour. A l’esprit, nous avons les Concertations nationales qui ont eu lieu et qui, du reste, sont une démarche citoyenne qui a caractérisé depuis plusieurs années le Président Kabila.

Pour avoir observé le Chef de l’Etat depuis son accession au pouvoir en 2001, je dirais même que la cohésion nationale dont on parle tant aujourd’hui, c’est sa marque de fabrique. Pour moi donc, ce n’est pas nouveau. Lorsque nous jetons un coup d’œil sur ce qu’a été la transition dans notre pays, le fait de mettre ensemble les anciens belligérants (MLC, RCD,…) l’Opposition non armée, la Société civile ainsi que la composante ex-gouvernement, cela a un nom : la cohésion nationale.

Lorsqu’après les premières élections démocratiques de 2006, sous l’autorité du Président Kabila, le Patriarche Gizenga dirige un gouvernement dans lequel siège le vice-Premier ministre Nzanga Mobutu, cela s’appelle aussi cohésion nationale. Vous serez d’avis avec moi également que la situation d’une certaine cohésion aujourd’hui est une nécessité pour un Congo qui se veut jeune, cette cohésion demeure un dénominateur commun pour effectivement faciliter le décollage ou soutenir les efforts qui sont accomplis jusqu’ici. Propos récueillis par JN & RM

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