Le Mal congolais : les politiciens, toutes catégories confondues, jouent à « l’ôte-toi-que-je-m’y-mette »

Jeudi 18 septembre 2014 - 10:20

Image retirée.J’ai pris connaissance, sur Le Potentiel On Line, d’un article écrit par Dr Florent Pumu (de Kamoto Centre) sous le titre « Mal Congolais ». Ce document très intéressant a été publié par Le Potentiel en date du 22 aout 2014. Dans cette publication, l‟auteur s‟accorde avec son ami Norbert X Mbu Mputu pour mettre dans le même sac tous les politiciens, et ceux de l‟opposition et ceux du pouvoir. Il affirme que « ces personnages sont simplement non-préparés à leur tâche d‟administrateurs publics ». Bango banso façon mooko: maloba ma sukali matindaka biso tolinga bango (Tabu Ley). Que les militants des uns et des autres ne puissent pas s'en apercevoir, cela ne devrait étonner: c'est le propre de l'amour de rendre aveugle. Quant à moi, je partage, de façon générale, la déception de Dr Florent Pumu, son opinion désabusée à l‟égard de la classe politique congolaise. Comme l‟auteur de l'article sus-cité, j‟ai, moi aussi, perdu ma foi en la capacité et aussi en la volonté de l‟opposition de faire, pour la société congolaise, mieux que le Pouvoir qu'elle fustige et ce, suite aux faits qui ne cessent de s‟accumuler dans mon champ d‟observation et de vision. Les causes premières de la mauvaise qualité de la classe politique Les éléments en ma possession indiquent que de façon générale, nos politiciens - toutes catégories confondues - jouent à « l‟ôte-toi-que-je-m‟y-mette ». Globalement, plus ça change, plus c‟est la même chose. Les « opposants » affirment combattre en faveur de la démocratie et en faveur l'établissement d'un Etat de Droit. Et pourtant, ils gèrent leurs propres organisations politiques sans respecter les règles de démocratie ou même les dispositions statutaires de ces associations. Too bad : actions speak more loudly than words. Ce constat m‟a conduit à rechercher les causes premières de la mauvaise qualité de cette classe politique sans, pour autant, m‟obliger à aller jusqu‟à l‟identification des facteurs à la base du mal sociétal congolais. Certes, la société façonne le leadership et les Etats ont généralement les dirigeants qu‟ils méritent. Mais l‟Histoire nous montre aussi qu‟un leadership peut transformer une société de fond en comble. Les récents bonds fantastiques de la Chine et de la Corée du Sud, ces deux pays les doivent, avant tout, à leurs leaderships respectifs. La relation circulaire entre les dirigeants et les dirigés crée un cercle qui est vertueux dans certains pays et vicieux dans notre Congo-Kinshasa. La quête de la cause première des déficiences de la classe politique congolaise m‟a conduit à une conclusion qui s‟écarte légèrement de celle de mon frère, le Dr Florent Pumu. A mon avis, les politiciens congolais ne souffrent pas d‟un déficit de connaissances ou d‟habilités dans divers domaines. C‟était le cas dans les années soixante, à l‟époque de Kasa-Vubu, Lumumba, Bolikango, Tshombe et consorts, à l‟époque où les universitaires congolais se comptaient sur les doigts de la main. Aujourd‟hui, le déficit majeur de notre élite, en général et de nos acteurs politiques, en particulier n‟est plus dans le domaine des sciences : la RD Congo a des centaines de professeurs, des milliers d‟experts et autres « savants » dans divers domaines. Aujourd‟hui, notre déficit est d‟une nature qui est plus sérieuse: il concerne la conscience. Toza na système ya mbu (océan) : de l‟eau partout et de l‟eau (potable) nulle part. Partout des têtes gorgées de connaissances et dénuées d‟humanisme. Science sans conscience, cela est bien connu, est ruine de l‟âme et calamité pour la société. C‟est un handicap qui est très difficile à corriger. On peut, par une formation de quelques années, voire, de quelques mois, combler diverses insuffisances en matière de connaissances et de compétences techniques. Mais la formation de la conscience prend du temps et la rééducation devient excessivement difficile au-delà de la petite enfance. La formation des consciences c‟est une autre paire de manches que le « Capacity Building » de la Banque mondiale et d‟autres organisations internationales de développement. Surtout, ne pas désespérer Ce panorama n'est pas un document officiel des Nations Unies. Par conséquent, les opinions qui y sont exprimées ne reflètent ni le point de vue de la MONUSCO, ni celui
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Que faire alors ? Que faire? Surtout ne pas désespérer, ne pas désespérer, même si rêver d‟une transformation spontanée de notre classe politique ou de notre élite relève de l‟utopie. Aussi paradoxal que cela peut paraitre, le salut du peuple congolais peut provenir de la propension de nos politiciens à vouloir perpétuer la misère sociale, étouffer les aspirations de nos populations à plus de démocratie, à plus de liberté, à plus de prospérité. Car, au-delà d‟une certaine pression, la plus résistante des cocottes finit par exploser. Toutefois, nous pouvons prévenir une explosion aux effets cataclysmiques. Pour ce faire, on peut s‟investir pour par la constitution d‟un groupe - même petit - de citoyens dévoués. “Never doubt”, a affirmé un sage américain dont j‟ai oublié le nom, “that a small group of committed citizens can change the world.Indeed, it is the only thing that ever does”. Comme le Dr Florent Pumu, je crois fermement et ce, depuis plus de cinquante ans, en un avenir radieux de l‟Afrique en général et du Congo en particulier. A mon avis, tout ce que notre élite et nos politiciens peuvent faire, c‟est retarder le moment où se bâtira un pays plus beau qu‟avant… ce pays que nous appelons de tous nos voeux depuis ce jeudi 30 juin 1960. Nkolo, Ye azwaka ntango.