Massacre ethnique au Nord-Kivu : Les FDLR défient Joseph Kabila

Vendredi 8 janvier 2016 - 11:32

Ce massacre est intervenu après celui de Beni quelques jours seulement après le séjour médiatisé à l’Est du chef de l’Etat qui avait pourtant promis de mettre fin à l’insécurité grandissante au Kivu.

 

Quatorze personnes ont été tuées et neuf autres blessées hier jeudi à l’issue d’un massacre à caractère ethnique dans l’Est de la RD Congo, plus précisément dans la localité de Miriki, dans le territoire de Lubero, à 110km de la vile de Goma, au Nord-Kivu.

 

Ces tueries constituent pour certains observateurs un défi lancé à Joseph Kabila par les groupes armés actifs au Kivu dont les FDLR. Cela est intervenu quelques jours après le séjour médiatisé du Chef de l’Etat dans cette partie du pays après qu’il ait promis de mettre un terme à l’insécurité entretenue par les groupes armés.

 

Tout laisse croire que les groupes armés sont entrain de défier Joseph Kabila. Car, trois jours après son départ de Beni, des éléments de l’ADF-Nalu ont opéré des tueries contre les populations civiles à Erengeti. Dans un rapport transmis au président du Conseil de sécurité de l’ONU, le groupé d’experts sur la RDC a indiqué que les capacités militaires des FDLR restent jusqu’alors intactes, malgré les opérations menées depuis janvier par l’armée congolaise contre les rebelles rwandais. Ce rapport indique qu’entre octobre 2014 et juin 2015, près de 350 et 450 civils ont été tués à Beni, dans la province du Nord-Kivu, après 50 attaques distinctes.

 

Face à cette vague de tueries, il appartient au commandant suprême des FARDC de redoubler d’efforts pour mettre fin à l’insécurité dans cette partie du pays dominée par la présence des groupes armés dont les FDLR.

 

Nande du Nord et Nande du Sud s’accusent mutuellement

Les Forces armées de la RDC (FARDC), les autorités territoriales et le chef coutumier local, de la communauté Nande, accusent les rebelles hutus rwandais des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDRL), d’en être responsables. Ces rebelles sont très actives dans cette partie du pays.

 

La population de Miriki accuse quant à elle l’armée nationale et les Casques bleus présents dans ce coin de passivité face aux groupes armés. D’après l’Agence France Presse (AFP), toutes les victimes sont de la même ethnie, Nande. Selon des sources locales citées par l’AFP, les chefs Nande du sud du territoire de Lubero, où se trouve Miriki, s’opposent depuis plusieurs mois au retour des déplacés hutu congolais, accusant ceux- ci de vouloir “conquérir l’espace Nande”. Le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l’armée congolaise dans la zone affirme que les assaillants ont contourné (la) position FARDC” à Miriki avant de tuer “à l’arme blanche”.

 

Tension à Miriki

Hier jeudi dans la matinée, la localité de Miriki était sous tension après la tuerie. La communauté Nande, accuse la communauté Hutu congolaise d’être de connivence avec les FDLR.

 

Les fondateurs et les anciens combattants des FDLR sont présents dans l’Est de la RDC depuis 1994. Beaucoup d’entre eux sont recherchés par la justice internationale pour leur rôle actif dans le génocide des Tutsi au Rwanda. La milice est accusée d’innombrables atrocités en RDC.

 

L’armée congolaise, qui a lancé une opération contre les FLLR en 2015, affirme que moins de 60 combattants de cette milice sont encore actifs. Mais la Monusco parle de 1.500 combattants présents sur le sol congolais.

 

Par GODE KALONJI