Massacres à Beni : La Société civile lance la campagne « Brisons le silence »

Mardi 24 mai 2016 - 10:05
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La Nouvelle société civile congolaise (NSCC) se dit « extrêmement préoccupée » par la détérioration de la situation sécuritaire à Beni (Nord-Kivu). Elle lance la campagne « Brisons le silence, on tue les innocents ».
Ce vendredi 20 mai au siège de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC), le décor pouvait tout dire sur la circonstance. Au cours d’une conférence de presse conjointe, les animateurs de la NSCC et ceux de l’Ong « Nouvelle génération pour l’émergence du Congo (NOGEC », étaient vêtus en noir, signe du deuil. Question de compatir avec leurs compatriotes de Beni, victimes des massacres cruels.
Après le deuil de trois jours décrété, du vendredi 20 au dimanche 23 mai 2016 par la société civile de Beni, celle de Kinshasa monte au créneau pour fustiger les tueries des civils dans ce territoire du Nord-Kivu, depuis octobre 2014. Craignant ce qu’il qualifie de « génocide en cours à Beni », le coordonnateur national de la NSCC, Jonas Thiombela Kabiena, estime que cela peut « déboucher sur la balkanisation de la RDC ».
1116 morts
A ce jour, le bilan de ces tueries s’élève à environ 1116 morts, 1750 maisons brûlées et 13 centres de santé incendiés. Ces massacres de civils sont attribués aux rebelles ougandais des Forces démocratiques et alliés (ADF). Cette situation a entrainé plusieurs mouvements des populations et autres cas de femmes et filles violée ont été enregistrés.
Cependant, en dépit de ce tableau sombre, un silence radio est observé de la part des instances judiciaires tant nationales qu’internationales. C’est ainsi que la NSCC s’interroge : « combien de mort faut-il encore pour agir ? ». Elle a décidé de lancer la campagne dite: « Massacres à Beni, Brisons le silence, on tue les innocents ».
Cette campagne consiste à « mobiliser l’opinion publique pour que justice soit faite et protection soit assurée à la population de cette partie du pays », a expliqué Jonas Thiombela. Ce, en attendant qu’une lettre ouverte soit adressée aux autorités congolaises. Les organisateurs de la campagne appellent les autorités congolaises et la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir « immédiatement » une enquête impartiale pour faire toute la lumière sur les tueries de Beni.
L’occasion faisant le larron, ils s’engagent de rester solidaire avec toutes les actions initiées par la société civile du Nord-Kivu, y compris le sit-in organisé samedi 21 mai devant le bureau de la Monusco à Goma, par le mouvement citoyen « Lutte pour le changement (LUCHA)».
Par ailleurs, la NSCC tout comme certains observateurs, se posent plusieurs questions sur les massacres récurrents dans cette partie du territoire national. « A qui profite ces massacres des innocents ? Pourquoi l’absence de toute enquête sérieuse susceptible d’éclairer l’opinion sur les véritables auteurs de ces massacres et vérifier les accusations graves et persistantes qui pèsent sur certains de nos éléments sur le terrain ? », lit-on dans un communiqué de la NSCC publié le weekend dernier.

 

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