Le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon séjourne depuis jeudi 4 février au Caire, capitale de l’Egypte, pour une visite de travail. C’est à 4 heures du matin qu’il a quitté Kinshasa pour gagner la capitale égyptienne où une forte délégation ministérielle l’a précédé. Il s’agit des ministres de l’Energie, des Petites et moyennes entreprises, du Tourisme et du vice-ministre de la Coopération. Selon des sources proches de la Primature, en marge de ce séjour du chef de l’Exécutif national congolais au pays des Pharaons des grands accords pourront être signés entre la République Démocratique du Congo et l’Egypte autour des grands projets intégrateurs, notamment le grand Inga et le canal de Suez. Un canal qui se trouve être un complexe industriel important avec des industries qui ont besoin de l’énergie électrique et veulent participer à la levée des fonds pour tout le projet.
Le Premier ministre va entreprendre une série de rencontres importantes avec des autorités égyptienne, notamment l’audience prévue auprès du Président de la République égyptienne, Abdel Fattah Al Sissi.
Ainsi, au cabinet du chef de ‘Exécutif national, il est précisé que l’in de temps forts du séjour du Premier ministre Matata dans la capitale égyptienne sera son passage à l’Université du Caire où il va parler des performances macro-économiques réalisées par la République Démocratique du Congo, sous le leadership du Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange.
En effet, devant l’auditoire composé d’érudits égyptiens, il n’est pas à écarter que l’homme à la cravate rouge partage l’expérience sur l’embellie de l’économie congolaise. Sûrement que le chef du gouvernement congolais va expliquer que la RDC a engrangé, au cours de ces dernières années, des performances remarquables en termes de stabilisation du cadre macroéconomique et de croissance économique, fruit d’une politique engagée depuis 2001 !
Cela s’est confirmé, au terme de l’année 2015, avec un taux de croissance estimé à 7,7%, un taux d’inflation de moins de 1% et des réserves internationales brutes évaluées à 1,46 milliards de dollars américains.
L’on croit savoir que le Premier ministre préviendrait que ces résultats, combinés à une gestion rigoureuse des finances publiques, ont permis de renforcer les capacités de la RDC à financer des investissements importants sur base des ressources nationales. C’est le cas notamment de la construction et de la réhabilitation des bâtiments publics et des infrastructures économiques, d’achat et de réhabilitation des unités des transports tant aérien, fluvial que ferroviaire, la construction et réhabilitation des écoles, des hôpitaux et centres de santé.
Matata Ponyo, pour lequel son pays est pris comme modèle, suite au projet du Parc agroindustriel de Bukanga Lonzo, ne manquera pas de mettre en exergue la politique mise en place par son gouvernement qui a prévu un centre d’expérimentation dans chaque territoire (145) de la République Démocratique du Congo, question de faire bénéficier à la population congolaise les gains produits par ces parcs.
L’objectif visé est d’améliorer le secteur agricole par de gros investissements en vue d’accroître le rendement économique du pays. D’autres investissements dans les secteurs de l’énergie, des transports, du logement et de l’eau sont en cours d’exercice.
Matata Ponyo ne pourra, selon toute vraisemblance, manquer de faire allusion à la conjoncture économique internationale, marquée par la chute des cours de principales matières premières, qui appelle cependant à la prudence et à des mesures conservatoires. Le ralentissement de l’économie mondiale et l’assombrissement des perspectives économiques internationales a eu, en effet, pour conséquence, la baisse des prix du cuivre et l’or, principales matières premières d’exportation de la RDC, respectivement de près de 19 et de 8% en moyenne à fin novembre 2015, la baisse du moral des chefs d’entreprises et une contraction des réserves budgétaires. Il est à craindre que ces tendances entraînent comme risque, en 2016, la compromission des acquis de plusieurs années d’efforts de stabilisation et de relance économique.
Devant donc cet auditoire, le chef de l’Exécutif congolais préviendra que le gouvernement s’attèle à prendre des mesures urgentes de mitigation des effets pervers de l’économie visant, d’une part, à stabiliser la situation et, d’atténuer l’impact négatif des baisses des cours des matières premières et du pétrole sur le budget de l’Etat, aussi bien en fonctionnement qu’en investissement, et d’autre part, à améliorer la résilience de l’économie congolaise et à permettre une croissance soutenue de cette dernière grâce à une politique de diversification économique et d’industrialisation qui accorde une meilleure place aux secteurs porteurs dont l’agriculture, et qui privilégie les Zones Economiques Spéciales comme stratégie de mise en œuvre.
Le clou du séjour égyptien du Premier ministre sera sa visite ainsi que de la délégation qu’il conduit du canal de Suez dont les travaux de rénovation ont été finalisés en mai 2015.
L’on rappelle que ce séjour du Premier ministre Matata Ponyo en Egypte intervient 9 mois après celle du Président de la République, Joseph Kabila Kabange qui participait à la cérémonie de l’inauguration de ce nouveau canal de Suez.
Par DMK