Me Yoko conteste l’existence juridique du MSR

Vendredi 13 novembre 2015 - 12:13

Après sa première sortie médiatique fin octobre 2015, Me Yoko Yakembe était hier jeudi 12 novembre de nouveau face à la presse. Si pour la première fois, il avait lancé un appel à la cohésion des sociétaires du MSR (Mouvement Social pour le Renouveau), cette fois-ci il a carrément signé la rupture avec cet ex-parti de la Majorité présidentielle.

Dans la déclaration faite à l’hôtel Kimpinski Fleuve Congo, cadre choisi pour s’exprimer, il a commencé par faire l’historique du MSR pour démontrer que le parti que dirige Pierre Lumbi n’a pas d’existence juridique.

Se présentant comme l’un des fondateurs du MSR avec Guillaume Samba Kaputo et Pierre Lumbi Okongo, Me Yoko renseigne que le MSR en tant que parti politique n’est pas enregistré au ministère de l’Intérieur comme tel. Il a été plutôt procédé au changement de dénomination auprès de l’autorité compétente pour lui permettre de fonctionner avec l’arrêté ministériel n°91/0042 du 19 avril 1991, octroyé au parti politique dénommé Mouvement pour la Nouvelle République, MNR.

 Cette idée venue du professeur Samba Kaputo, a-t-il expliqué, était pour contourner une disposition de la loi électorale votée en 2005 qui interdisait aux organisations de la société civile de présenter des candidats aux élections à tous les niveaux. La condition était d’être soit sur la liste d’un parti, soit un indépendant. Or, jusque là, le trio avait fondé tout son espoir sur le Mouvement Social, MS, une organisation de la société civile frappée par ladite disposition.

Ayant opté pour l’idée de Samba de solliciter le changement de dénomination, et comme lui-même ne pouvait pas prendre la direction du parti à cause de ses fonctions de conseiller spécial, il avait été décidé de confier la présidence du MSR à Pierre Lumbi jusque là directeur de cabinet de Samba. Par ailleurs, a-t-il affirmé, le MSR était créé dans l’unique objectif de soutenir les actions et toutes initiatives de Joseph Kabila en prévision de nouveaux défis politiques qui se profilaient à l’horizon avec notamment l’organisation des élections devant sanctionner la fin de la transition de1+4.

Mais face à l’éclatement de l’affaire G7 composé des 7 partis de la MP dont le MSR, Yoko Yakembe pense que celui qui avait les rênes de leur parti a rompu le fondement idéologique qui le liait à Joseph Kabila.

« La signature de la lettre du G7 par le président en exercice du MSR soutenu par d’autres cadres constitue une grave violation du contrat moral sur base duquel le Mouvement pour la Nouvelle République avait pris l’engagement de troquer sa dénomination contre celle d’une association momentanée appelée Mouvement Social pour le Renouveau, MSR ».

Face à la situation, Me Yoko lève les options ci-après :

– Lui fondateur encore en vie et les membres restés fidèles au MSR réaffirment leur appartenance à la MP ;

– Le MSR étant un parti issu de l’alliance entre différentes forces politiques et sociales demeure ferme sur sa base ;

– Ils rejettent en bloc les actes du congrès organisé à l’insu de l’Autorité morale, en marge du cadre statutaire du MSR et des pratiques démocratiques ;

– Une restructuration provisoire du parti interviendra incessamment en attendant l’organisation du congrès. L’ancien directoire est sommé de restituer le patrimoine et les archives du MSR ;

– Le MNR met en garde et invite les anciens dirigeants auto-exclus de s’interdire de poser des actes ni de parler au nom du parti.

            De même, il interdit aux dirigeants du MSR passés au G7 de continuer à se servir de  l’arrêté ministériel du MNR comme soubassement juridique, et leur dénie la qualité d’agir en tant que parti politique faute de base légale. Car, soutient-il, le MSR n’existe plus juridiquement.

            A contrario, il annonce la reprise officielle par le MNR de ses droits en tant que parti politique agréé, et affirme son appartenance à la majorité présidentielle.

Dom