Mokonda Bonza regrette que, dans la société congolaise, « l’avoir » ait supplanté « l’être »

Mardi 10 novembre 2015 - 13:15

Décidément, la valeur de l’homme s’apprécie surtout par son être et non par son avoir. C’est à la mode dans la société congolaise.

Samedi 7 novembre 2015 : belle et mémorable soirée de gala à l’Ecole Supérieure de Management de Kinshasa (ESMK) pour le bonheur de ses nouveaux diplômés. Invité pour la circonstance, le professeur Mokonda Bonza adresse un «petit mot d’encouragement et d’espérance » à l’ensemble d’heureux récipiendaires, en sa triple qualité de parent,-d’enseignant et d’homme politique.

 

TRIPLE CASQUETTE

En tant que parent d’abord, autant il se dit « avoir encore frais en mémoire la somme de tous-les sacrifices consentis pendant les trois années de leur formation», autant il se réjouit de savoir qu’ « avec le parchemin qu’ils viennent de décrocher les efforts n’ont pas été vains ».

Certes, ils ont usé pantalons, jupes et robes, mais cette cérémonie solennelle est la preuve que l’investissement en valait la chandelle.

Comme enseignant ensuite, Florentin. Mokonda Bonza se réjouit de voir « le produit de notre entreprise commune prêt à la consomma- tian et à la compétition sur le marché kinois ou congolais ».

Conscient de la qualité de l’enseignement dispensé à l’ESMK qui, dès leur première année, les a mis en contact avec les consommateurs du produit fini qu’ils sont devenus aujourd’hui, il s’est dit persuadé que leur insertion dans la vie professionnelle ne poserait aucun problème, en dépit de son chapelet de tracas, désagréments et angoisses jusque-là ignorés.

 

Enfin, en sa qualité de «patriote et surtout d’homme politique », il a entretenu les récipiendaires de leurs futures charges professionnelles et citoyennes, insistant davantage « sur les valeurs morales qui font la fierté d’un homme et qui fondent fa grandeur d’une Nation».

 

INVERSION DES VALEURS

 

Le sénateur estime que parents et enseignants ont leur part de responsabilité dans la situation (de crise) d’autant plus qu’ils ne mettent pas toujours et suffisamment en évidence leur pertinence; «la valeur de l’homme s’appréciant surtout par son être et non par son avoir ».

« Malheureusement, a-t-il déploré, dans la société congolaise, l’avoir a supplanté l’être ». Dans tous les cas, les observateurs sont quasi-unanimes à reconnaître que le pays a perdu de sa splendeur au fil des décennies. Une crise morale s’est progressivement et profondément enracinée, affectant hommes et femmes, garçons et filles.

 

Cette crise se traduit par moult fléaux : corruption, concussion, course effrénée à l’enrichissement, impunité, népotisme, incompétence, médiocrité, clanisme, coterie, etc. C’est ce qu’un de mes éminents frères qualifie de « macaquologie », soulignant que ces « fléaux anéantissent toute volonté de progrès et condamnent le pays, nos entreprises publiques et nos populations à demeurer dans le sous- développement ».

L’être, c’est le résultat conjugué d’une bonne éducation familiale et d’une formation de qualité acquise dans le système d’enseignement.

 

BONNE GOUVERNANCE

Ces valeurs et principes feront de récipiendaires des hommes et des femmes non seulement estimés par leurs supérieurs et par la société, mais capables de contribuer efficacement à la construction de la RDC pour qu’elle devienne réellement « plus beau qu’avant ».

Mokonda Bonza les a exhortés, en tant que futurs dirigeants du secteur public ou privé, à « s’inscrire dès maintenant dans une logique de bonne gouvernance s’appuyant solidement suries principes et valeurs qui devront désormais les servir de guide, de repère, de critères de sélection et de promotion ».

 

Marcel LUTETE