MSF fait le bilan de son intervention contre Ebola à l’Equateur

Mercredi 19 novembre 2014 - 12:20

Médecins Sans Frontières (MSF) a mis fin à son intervention d’urgence dans le cadre de l’épidémie d’Ébola en RDC. La flambée d’Ebola qui s’est déclarée au mois d’août dernier dans la province de l’Équateur, au nord de la République Démocratique du Congo (RDC), est à présent terminée, après l’enregistrement le 4 octobre du dernier cas confirmé dans la cité de Boende. Cette épidémie a été enregistrée dans la province d’Equateur, où le virus a été identifié pour la première fois en 1976 dans les environs d’un affluent du Congo, l’Ebola.

MSF qui avait déployé environ 70 membres de son personnel dans la zone, a mis en œuvre le départ de ses équipes de la zone de santé de Boende tout en maintenant la vigilance. L’organisation travaille depuis plusieurs semaines à renforcer la capacité des autorités locales pour répondre à toute éventualité.

Selon les données de l’Organisation Mondiale de la santé, l’épidémie a touché 66 personnes dont 49 sont décédées. Une flambée d’Ebola est d’habitude finie officiellement après 42 jours sans nouveaux cas confirmés.

» Quand on ferme une intervention Ebola, il y a deux phases: une première de 21 jours dans laquelle on fait le suivi de derniers cas enregistrés et une deuxième de 21 jours supplémentaires pour la sécurité « , explique José Mas, responsable de l’intervention de MSF dans la région d’Equateur. « MSF a fait en sorte d’avoir une réponse efficace devant la possibilité d’une nouvelle flambée.

On a laissé un centre de prise en charge opérationnel et on a fait un don de médicaments et de matériel pour l’assainissement « , ajoute Mas. Même si l’organisation a quitté la zone touchée par l’épidémie, MSF a des équipes déployées dans d’autres régions du pays.
Une de ces équipes se trouve à Mbandaka, au bord du fleuve Congo, d’où l’on peut activer une réponse d’urgence. MSF a débuté son intervention en août dernier avec l’envoi d’une équipe d’exploration pour confirmer l’existence du virus Ebola dans la région et a mis sur pied en collaboration avec le gouvernement congolais deux centres de prise en charge à Lokolia et à Boende. Au total, 65 personnes ont été prises en charge dans ces centres, dont 25 étaient contaminées ; 13 de ces personnes ont pu être guéries alors que 12 sont décédées.

Outre la prise en charge dans les centres, les équipes qui luttent contre le virus ont également effectué le suivi des personnes qui ont été en contact avec les personnes contaminées (plus de mille personnes ont été suivies), réalisé la désinfection des maisons et apporté le support nécessaire pour enterrer de façon sûre les personnes décédées.
La sensibilisation de la communauté locale aux risques de l’Ebola a été une autre tâche très importante. » Dans tout foyer épidémique d’Ebola, la crainte de la maladie suppose toujours un problème et il existe, en outre, beaucoup de malentendus, beaucoup de rumeurs, beaucoup de manque d’information ; et c’est justement l’information qui peut aider à comprendre la maladie et qui permet de faire face à l’épidémie « , explique Segimon Garcia, anthropologue et coordinateur de équipes de sensibilisation de MSF dans cette intervention. Aux peurs habituelles que réveille toute épidémie d’Ebola, se joint également l’impact que représente l’immense flambée du virus que sévit actuellement en Afrique de l’Ouest.
Contrairement à la situation de l’ouest du continent, l’épidémie qui a pris fin en RDC, la septième enregistrée dans le pays, est ce que l’on peut appeler une épidémie classique.

» Au Congo, il y avait déjà eu plusieurs flambées d’Ebola mais elles avaient été circonscrites. Une des raisons de cette limitation est que dans la jungle, les distances sont plus importantes, les transports sont beaucoup plus mauvais et les gens se déplacent moins, l’épidémie est donc plus rapidement contenue et la contamination ne se fait pas si facilement.
Un malade contamine beaucoup moins de personnes « , explique Núria Carrera, coordinatrice du centre de prise en charge de Boende. L’élément géographique s’ajoute à une intervention d’urgence efficace pour freiner la flambée dans ses premières phases. » Les mesures sanitaires, le suivi des contacts, le système d’alerte et l’attention aux patients ont été pris à temps « , indique Mas.
Par Carroll Madiya

 

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