Muzito défie Gizenga et la Majorité présidentielle !

Mardi 18 août 2015 - 09:36

Quatre jours après sa suspension, Adolphe Muzito a donné la réplique. Il a fait publier, lundi 17 août 2015, une septième tribune au vitriol contre l’action du Gouvernement et donc contre la Majorité au pouvoir.
Tout indique que l’ex-Premier ministre du Palu a choisi de défier le Patriarche Antoine Gizenga.
Justement parce que le motif principal de sa suspension c’est la publication à répétition des tribunes de presse très controversées.

Déclaration de guerre

Depuis début 2015, Muzito s’est illustré par la publication d’une série de tribunes critiquant sévèrement l’action gouvernementale.
Parmi les plus incisives, on note celle remettant totalement en cause les statistiques du gouvernement sur la résorption du chômage comme celle dénonçant le fait que la RDC ne fonctionne pas avec un budget d’Etat depuis 2012.

Ancien ministre du Budget, devenu par la suite Premier ministre de 2008 à 2012 et par surcroît membre influent du Palu, allié stratégique de la Majorité présidentielle depuis 2006, les publications de Muzito ont provoqué un profond malaise entre les deux alliés de 2006.

Au niveau de la Majorité présidentielle, on ne parvenait pas à s’expliquer qu’un allié critique sévèrement et publiquement l’action de la Majorité au pouvoir. Ne pouvant plus supporter pareille provocation, des sources indiquent que la famille politique présidentielle a presqu’adressé une mise en demeure à son grand allié de l’ouest.

En effet, le Palu continue à bénéficier dans l’actuelle équipe gouvernementale, dite de cohésion nationale, de maroquins stratégiques. Il s’agit de la Vice-primature en charge du Travail et de la Prévoyance sociale ainsi que du ministère des Mines.

Signalons à propos de ce dernier que le Palu en a le contrôle depuis 2007. Cela fait donc 8 ans que le parti cher à Antoine Gizenga ère un secteur aussi névralgique que les mines.

Interpellé par .son partenaire, le Palu a fait patte blanche en suspendant Muzito pour 3 ans au sein du parti. L’on pensait ainsi que la sévère mesure aurait eu le mérite de le tenir en bride. Bien au contraire, le concerné a décidé de franchir la ligne rouge.
En récidivant avec une autre tribune, Muzito indique qu’il a choisi la confrontation.
On dirait justement qu’il la demande, mieux la provoque plus que volontairement.

La provocation est d’autant plus flagrante qu’il s’est autorisé à charger la Majorité sur une question vitale, de vie ou de mort pour cette dernière : le découpage provincial.
Sans le moins du monde se soucier de l’image de marque du camp présidentiel au sein de l’opinion publique, Muzito qualifie les nouvelles provinces nées du découpage de mort-nées. C’est ni plus ni moins une déclaration de guerre.
Par LP