Le groupe rebelle ougandais de l’Alliance des forces démocratiques (ADF) a encore frappé, mardi 14juillet, dans le territoire de Beni, dans le Nord-Kivu. Trois villages ont de nouveau connu la barbarie de ces miliciens ougandais. Bilan neuf personnes tuées par balles et à la machette ainsi que près de septante maisons incendiées. Le porte-parole adjoint de Forces armées de la RDC (FARDC), en charge des opérations militaires ‘Sokola I, le lieutenant Make Hazukay l’a fait savoir mercredi 15juillet.
«Nous poursuivons l’ennemi», a assuré l’officier des FARDC, joint par téléphone de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, signale l’Agence France Presse (AFP). Il a parlé d’une incursion d’éléments de l’ADF qui ont profité du redéploiement des nouvelles unités des Forces armées de la RDC dans la zone pour commettre ces crimes, Cela avant d’affirmer, par ailleurs, que situation est revenue sous contrôle de l’armée.
De son côté, le président de la Société civile du territoire de Beni, Teddy Kataliko, a indiqué que «les assaillants ont visé trois villages, de 17h00’, heure locale, à l’aube» ainsi qu’un camp des FARDC « aux effectifs réduits ». Il a précisé que «six civils ont trouvé la mort par balles et trois (autres ont été) brûlés vifs et deux personnes (sont) portées disparues ».
Il a finalement appelé «le chef de l’Etat» Joseph Kabila à «mener un action militaire de grande envergure » pour débarrasser la région de ces rebelles ougandais de l’ADF. Selon lui, on observe, depuis quelque temps, « un relâchement dans les opérations militaires » contre ces rebelles, installés dans l’Est de la RDC depuis 1995.
En effet, le territoire de Beni est régulièrement le théâtre d’exactions commises par les rebelles de l’ADF. La rébellion ougandaise est accusée par l’armée congolaise d’avoir tué plus de 400 civils, principalement à l’arme blanche, depuis octobre 2014
Pour rappel, également, en mai 2015, les habitants de Beni et ses environs avaient observé des journées villes- mortes pendant lesquelles les commerces, les écoles et l’administration étaient fermés pendant plusieurs jours pour protester contre les tueries à répétition dans cette partie du Nord-Kivu. Vingt-deux personnes avaient été tuées le 13 de ce mois de mai à Mapiki et Sabu (deux villages situés à 30Km au Nord-ouest de la ville de Beni) à la hache et à la machette au lendemain d’une visite du vice-Premier ministre chargé de l’intérieur.
Des milliers des villageois avaient alors abandonné leurs domiciles et afflué dans la cité d’Oicha et la ville de Beni plus près de positions tenues par les forces loyalistes. Selon le décompte établi parle gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, début mai, les massacres des populations de Beni avaient fait plus de 300 victimes civiles.
Par O. DIOSO