Omer Egwake affirme n’avoir trahi personne

Mardi 30 décembre 2014 - 09:35

Reçu le 28 décembre par sa base de l’Alliance de Bangala (Alliba), section Kindele dans la commune de Mont Ngafula, le ministre de l’Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat en a profité pour recadrer les choses en rapport avec la fronde initiée contre lui par quelques cadres du Mouvement de libération du Congo (MLC) depuis son entrée au gouvernement. Après un mutisme longtemps observé suite à son exclusion irrégulière du Mouvement de libération du Congo (MLC) décidée par une poignée des membres du Collège des fondateurs, Omer Egwake ya Ngembe s’est finalement résolu de contre-attaquer en rétablissant une vérité délibérément tronquée au sujet de son intégration au gouvernement de cohésion nationale. Sa rencontre dimanche avec sa base de l’Alliba/Kindele dans la périphérie ouest de Kinshasa lui a servi de prétexte pour remettre la pendule à l’heure sur fond d’une hystérie collective ponctuée d’acclamations récursives.

C’est dans une salle chauffée à blanc par une assistance communiant à chaque instant avec son leader qu’Omer Egwake, en tenue décontractée, est monté au créneau. D’emblée, le nouveau patron de l’Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat a fait remarquer que son parti, le MLC, était partie prenante aux concertations nationales où il eut à jouer un rôle de premier plan. La présidence de la commission Défense et Sécurité dudit forum fut confiée à Thomas Luhaka, un cadre du MLC, a-til révélé tout en s’étonnant de l’aphasie observée alors par son parti face à cette promotion. De la même manière, a-t-il ajouté, le MLC est demeuré aphone suite à la présence de ses cadres dans les différents gouvernements provinciaux cherchant curieusement à deviser sur son entrée au gouvernement Matata II. La logique aurait voulu que le MLC accompagne la dynamique issue des concertations nationales. L’amnistie accordée aux ressortissants Bangala qui croupissaient dans les geôles ainsi que l’engagement de faire le suivi du dossier de Jean Pierre Bemba à la Haye devraient, pense-t-il, dissuader la direction du parti à s’approprier les résolutions de ce forum national dont le gouvernement de cohésion nationale est l’émanation. Fort de ses convictions, Omer Egwake a exprimé son dépit envers ce qu’il considère comme un acharnement contre sa personne.

Il met en cause quelques responsables du MLC qui, tout en flirtant en catimini avec le régime Kabila de qui ils tirent des dividendes au grand dam de la population, se prévalent publiquement du statut d’opposant sans l’être en réalité. Cette caste de pseudo opposants empêtrée dans un radicalisme outrancier a longtemps desservi le parti en soutenant des options irréalistes empêchant ainsi à Jean Pierre Bemba à saisir des opportunités qui lui étaient offertes de servir le pays au plus haut niveau après la transition 1+4. D’un ton ferme, Omer Egwake a dénoncé les intrigues et autres coups bas tendant à élire domicile au sein du MLC à l’heure où le parti bat de l’aile. Non seulement que la première force politique du pays au terme des scrutins de 2006 a périclité au niveau de sa représentativité au Parlement, mais en plus ses finances se portent mal augurant de sérieuses appréhensions quant aux prochaines échéances électorales. « Nous n’allons pas laisser les oiseaux de mauvais augure continuer à induire constamment Jean- Pierre Bemba en erreur », a martelé le leader de l’Alliba.

Et de réaffirmer son appartenance au MLC, faisant fi de son exclusion nonobstant les iniquités dont il fut l’objet dans ce parti politique depuis l’époque de la rébellion stigmatisant, au passage, des promesses non tenues. Tournant cette page triste de sa vie marquée par des sacrifices consentis sans contrepartie, Omer Egwake a invité les siens à soutenir l’action du chef de l’État, Joseph Kabila, qui fait montre de sollicitude à l’endroit de la communauté Bangala dont plusieurs de ses fils occupent des postes de responsabilité dans les institutions de la République. Là-dessus, il a loué les qualités d’homme d’État du président du Sénat Léon Kengo wa Dondo qui s’est personnellement investi en balisant la voie à sa nomination en n’écoutant que la voix de sa propre raison. « Je n’ai trahi personne », la redondance de cette phrase-clé dissimule mal le ressentiment du nouveau ministre voué aux gémonies par ses propres frères de tribu au nom des intérêts sordides sur fond de lutte de positionnement. Ancien ministre de la Jeunesse et des Sports du gouvernement de transition 1+4, deux fois élu député national dans son fief de Bumba (province de l’Équateur), Omer Egwake ya Ngembe pense avoir mérité sa nomination qui procède d’un cursus politique digne d’éloges. Une juste récompense pour un homme qui a su tisser sa toile au prix de courage, de dévouement et de sacrifice. « Nasala to nasala te ? » (Traduisez : Dois-je travailler ou pas ?), avait-il lancé à l’assistance qui lui a donné le quitus en guise de bénédiction.