‘‘Panama Papers- Katumbi’’ : le pouvoir joue avec le feu

Mardi 12 avril 2016 - 13:09
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Des montages aussi grossiers sont livrés à la consommation du public pour jeter en pâture l’ex-gouv du Katanga. Des journaux proches du pouvoir se sont amusés à déterrer le passage d’un vieil article de 2014 de La Libre Belgique pour charger injustement Moise Katumbi qui aurait, selon leurs sources, une société offshore. On comprend vite que le pouvoir cherche à nuire à l’image d’un sérieux prétendant au fauteuil présidentiel. Alors que Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement, deux jours avant, avait mis en garde la presse contre de publications sans preuve touchant à de personnalités congolaises. Malheureusement, l’opinion constate que cette mesure n’a jamais été observée par le régime lui-même. Depuis que le scandale financier éclabousse les grands du monde, aucun média n’a cité le nom de Moise
Katumbi. Aucun média sérieux alors aucun. En commençant par la très respectable Rfi, en passant par le Monde Afrique qui a publié des pages entières sur le dossier. Rien sur Katumbi même dans les millions de documents fuités par le cabinet panaméen Mossack Fonseca reprenant les noms des patrons des sociétés offshore enregistrées dans les paradis fiscaux. Pour la RDC, seule la députée Jaynet Kabila a été citée, déclare Moni Della. Autres personnalités africaines citées, Emmanuel Ndahiro, ancien directeur du renseignement rwandais, Bruno Jean Richard Itoua, ministre de la Recherche du Congo-Brazzaville. Pour l’opposant MoiseMoni Della, c’est une boite à pandorres qu’on ouvre. Il demande au pouvoir d’aller jusqu’au bout de sa logique. Que la justice se saisisse de tout le monde et qu’un procès public et équitable soit organisé. Il dénonce l’exploitation sélective et truffée de mensonges par la presse pro-pouvoir de ce dossier. D’après lui, si on entre dans ce jeu, c’est le pouvoir qui sera éclaboussé. Le leader des Conade
rappelle la publication par le Magazine Forbes sur l'enrichissement supposé de certaines personnalités juchées dans le hautes sphères du pouvoir. On attend toujours des explications. A cela, il ajoute les révélations faites sur le même dossier par le journal Congo Indépendant. Moni Della refuse qu’il y ait une exploitation à deux vitesses de la justice.

L’ancien SG du Rcd-N précise que Moise Katumbi n’a pas de société installée dans ce paradis fiscal. ‘‘C’est du pur mensonge fait pour désorienter la population’’, dénonce-t-il. Il souhaite que la tolérance zéro s’applique à tout le monde. Qu’on n’utilise pas la brutalité quand on va étaler sur la place publique les grands dossiers de megestion de ce pouvoir, avertit Moni Della. Il encourage le conseiller du président Kabila en matière de lutte contre la corruption de déclencher l’opération mains propres contre toutes les personnes citées. Seulement, le président des Conade insiste que quand le débat sera public, qu’on n’arrête pas les dénonciateurs, qu’il n’y ait pas d’intimidation et autres atteintes graves aux droits de la personne humaine. Il exhorte le président Kabila à libérer la Justice pour l’éclatement de la vérité. L’opposant pense que dans ce combat, c’est la Majorité présidentielle qui sera éclaboussée. A la veille des élections, Moni Della conseille prudence à ceux qui prétendent couler les adversaires politiques. Des déballages sortiront tous les jours et l’image du pouvoir sera sérieusement écornée suite aux nombreux dossiers. Pour le moment, il préfère garder encore ses cartouches.

 

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