Passeport : un nouveau casse-tête pour les voyageurs !

Lundi 6 octobre 2014 - 10:13

Voyager à l’étranger va devenir un nouveau parcours de combattant. Suite à un malentendu entre le Ministère des Affaires Etrangères et les banques commerciales privées, la délivrance du passeport ordinaire sera désormais réservée « aux situations d’urgence » et à la seule discrétion de la Chancellerie, indique-t-on. Par situation d’urgence, il faut entendre les malades et les agents en mission d’Etat et de service à l’extérieur du pays. Quant aux autres voyageurs, ils doivent prendre leur mal en patience et attendre que l’administration voie clair dans cette affaire.

            Que s’est-il donc passé pour que l’on en arrive là ? Il semble « qu’une anarchie a été créée par les banques commerciales privées » qui ne respecteraient plus la procédure lors de la vente des formulaires. Ayant découvert cette anomalie, le Ministère des Affaires Etrangères aurait exigé aux banques commerciales privées de mentionner le numéro du dit formulaire remis au demandeur sur la preuve de paiement et le numéro de la preuve de paiement sur le formulaire. Ayant probablement trouvé cette procédure fastidieuse et onéreuse, les banques commerciales privées seraient passées outre, ce que la Chancellerie n’aurait pas du tout apprécié et l’aurait considérée comme « une anarchie » inacceptable. D’où la sanction qui frappe particulièrement les voyageurs non classés dans la rubrique des « situations d’urgence ».

Une suspicion de détournement !     

            Cette procédure de vérification mise en place par le Ministère des Affaires Etrangères et que les banques semblent avoir boudée ne serait-elle pas une suspicion maladroite de détournement des frais d’achat de ce fameux parchemin ? A quel niveau se situeraient les bouchons maffieux ? Pourquoi le Ministère des Affaires Etrangères n’a-t-il pas sommé les responsables des banques commerciales privées à déclencher des opérations d’audit interne pour remonter la filière de ces nids des détourneurs ? Il n’y a pas quatre ans, grâce à un hasard heureux ou coïncidence fortuite au niveau des services de l’immigration marocaine affectés à l’aéroport international Casablanca, l’on est tombé sur une congolaise en possession d’un passeport diplomatique portant le nom de l’épouse d’un député national. C’est suite aux interrogatoires serrés effectués sur la dame en question rapatriée à Kinshasa pour enquête que les agents de la Direction Générale des Migrations sont parvenus à démanteler ce réseau des livraisons des passeports diplomatiques portant les identités des députés nationaux, leurs épouses ou leurs enfants. Ce qui facilite l’obtention des visas dans un délai très court au niveau des ambassades des Etats européens et américains.

Des innocents sanctionnés…….

              Autant la constitution et tous les instruments juridiques internationaux auxquels la RDC a souscrit protègent la liberté d’aller et de venir, autant les autorités du Ministère des Affaires Etrangères risquent d’être mal jugées par tous ceux des congolais qui se verraient ainsi privés du droit d’obtenir leurs passeports à la suite des erreurs qu’auraient commises les agents des banques commerciales privées. En attendant la découverte de ces nids des faussaires, aussi bien au niveau des banques commerciales privées que du ministère des affaires étrangères et comme le stock de ces fameux parchemins n’est pas encore épuisé, la sagesse serait de permettre la délivrance de ces documents officiels pour ne pas  sanctionner des victimes innocentes. D’autant que, selon la Radio Okapi, c’est une firme française qui a gagné le marché de l’impression de ces formulaires et que les lots en question seraient toujours disponibles dans les coffres du Ministère des Affaires Etrangères. Dossier à suivre.

                                   F.M.