Plainte pour corruption : Katumbi, Kande, Chisambo, Ngokas et Beya parmi les accusés

Vendredi 26 juin 2015 - 11:22

Le riche homme d’affaires du Katanga a fait savoir qu’il n’est pas encore officiellement notifié d’une plainte, mais le procédé et la méthode ne l’étonneraient pas!

La plainte pour corruption ou fraude, déposée par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, par le biais de son conseiller spécial en matière de lutte contre la corruption, Luzolo Bambi, défraie la chronique.

Parmi les personnalités visées par cette plainte, le gouverneur de la province du Katanga, Moïse Katumbi chapwe, qui n’a pas attendu pour réagir, alors que la plupart des accusés continuent à garder silence.

Non encore saisi officiellement par la justice, l’homme d’affaires et opérateur politique Katumbi a déclaré, hier jeudi 25 juin 2015, selon une source fiable, être peu surpris par la révélation de la plainte contre lui pour fraude émanant du président Kabila.

« J’ai déjà eu affaire à la justice juste avant l’élection présidentielle de 2011″, a soutenu le gouverneur du Katanga relayé par cette source. Et d’ajouter, « je n’ai pas été officiellement notifié d’une plainte, mais le procédé et la méthode ne m’étonneraient pas ».

La plainte du chef de l’Etat portée notamment contre le gouverneur de la riche province du Katanga est commentée dans tous les sens. Nombreux sont ceux qui soutiennent que Moïse Katumbi serait visé à cause ses ambitions de vouloir succéder à Kabila à la tête du pays, étant donné que ce dernier est interdit par la Constitution de se présenter à la présidentielle de novembre 2016.

Des sources soutiennent aussi que le gouverneur du Katanga est mal supporté depuis sa mise en garde, en décembre 2014, par des mots couverts, à J. Kabila de tentation de ne pas s’accrocher au pouvoir.

Par ailleurs, le gouvernement congolais avait lancé en 2009 – 2010 une procédure judiciaire contre Moïse Katumbi et sa famille en Belgique et en Grande Bretagne, à l’époque par l’actuel conseiller spécial Luzolo Bambi qui était ministre de la Justice.

Toujours gouverneur du Katanga et membre de la majorité présidentielle, il était accusé à l’époque de trafic d’armes, de financement des rebelles et de blanchiment d’argent. C’est ainsi que les comptes du jeune frère de Katebe Katoto avaient été saisis, mais l’affaire s’était terminée par un non-lieu.

Il faut dire que 4 gouverneurs de province et l’ancien conseiller du président de la RD Congo sont visés dans une plainte pour corruption ou fraude. Il s’agit de Moïse Katumbi Chapwe du Katanga, Alphonse Ngoy Kasanji du Kasaï-Oriental, Alex Kande Mupompa du Kasaï-Occidental et Marcellin Chisambo du Sud-Kivu.

La plainte vise également l’ancien directeur de cabinet du Président, Gustave Beya Siku et une quinzaine d’autres personnes, parmi lesquelles plusieurs anciens hauts fonctionnaires.

La plainte contenue dans un document d’une vingtaine de pages adressé le 23 juin dernier au Procureur général de la République dénonce des faits de » corruption « , » fraudes » et » détournements « .

Elle demande au Procureur général de la République d’enquêter sur des allégations de fraude douanière à l’encontre de M. Katumbi, et de corruption à l’encontre des trois autres gouverneurs.

Selon le document, M. Beya Siku, récemment remercié par M. Kabila, se voit reprocher d’avoir empoché des pots-de-vin en échange de l’attribution du marché du raccordement de Kinshasa par fibre optique à Moanda (sud-ouest), point d’arrivée du câble de télécommunication transatlantique.

Par Lucien Kazadi T.