Près de 2 millions de personnes au meeting de Tshisekedi!

Mardi 2 août 2016 - 11:13
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Pendant une quarantaine de minutes, le Lider maximo a récusé Kodjo, appelé à l’organisation de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel et sans l’actuel chef d’Etat

De retour à Kinshasa depuis le 27 juillet 2016, Etienne Tshisekedi s’est adressé à la population le dimanche 31 juillet dernier au boulevard Triomphal, à travers un meeting organisé par le  » Rassemblement  » des forces politiques et sociales acquises au changement.

Bien qu’âgé de 83 ans, l’homme a tenu debout pendant 40 minutes devant plus de 2 millions des Congolais venus écouter le message d’espoir. Revigoré, fort, détendu, c’est un Tshisekedi physiquement solide qui a parlé à son peuple, d’une voix audible, claire et nette, et la cohérence impressionnante des idées qu’on lui reconnait.

Ce qui démontre que le Lider Maximo a toutes ses facultés en place, contrairement à ce que soutenaient certaines mauvaises langues qui le disaient très malade au point d’être incapable d’aligner deux phrases ou de signer un document (sic) ! Ils sont allés même loin pour soutenir qu’il ne reconnaissait même plus ses proches.

Dialogue, oui, mais selon l’Accord-cadre

Dans son message, Etienne Tshisekedi a appelé toute la classe politique de l’Opposition à l’unité, à travers la plateforme dénommée  » Rassemblement « , en vue de parler un même langage lors du dialogue. Et ce dialogue, a-t-il précisé, devra être conforme à la Résolution 2277 et à l’Accord cadre d’Addis-Abeba.

Il n’est donc pas question, selon lui, d’un quelconque dialogue convoqué par le président Joseph Kabila dans son ordonnance du 28 novembre 2015.

En plus, avant que le  » Rassemblement  » ne prenne part à ce forum, a-t-il insisté, il faudra préalablement que tous les prisonniers et détenus politiques et d’opinion quittent la prison. D’ailleurs, a-t-il poursuivi, une liste de ces prisonniers que le  » Rassemblement  » est mise à la disposition de la communauté internationale pour veiller à ce que ces Congolais qui devront du reste participer au dialogue, soient libérés sans condition.

De même, il a plaidé pour la libération des médias fermés par le pouvoir, avant de lancer un appel aux dirigeants de la Rtnc de faire en sorte que cette télévision nationale soit véritablement au milieu du village et devienne accessible à tout le monde.

Kodjo disqualifié

Comme l’avaient déclaré la Dynamique de l’Opposition, l’Alternance pour la République, le G7… Tshisekedi affirme avoir retiré sa confiance à Edem Kodjo, facilitateur désigné au dialogue.  » C’est un grand kabiliste « , a-t-il dit sous les ovations de la foule. L’orateur a demandé, de ce fait, à l’Union africaine de déléguer une autre personnalité qui bénéficiera de la confiance des deux parties.

Le 19 septembre, convocation du corps électoral

Etienne Tshisekedi rappelle que le 19 septembre 2016, soit dans un mois et deux semaines, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) devra convoquer le corps électoral pour la présidentielle qui doit avoir lieu trois mois plus tard.

Au cas contraire, les animateurs de cette institution seront accusés de haute trahison, et répondront de leurs actes devant les juridictions compétentes, a fait remarquer le Lider maximo.

Le sphinx de Limete a appelé les jeunes à s’intégrer massivement dans la politique et prendre en mains leur propre destinée en vue de l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit. L’objectif étant de donner un sens à leur avenir.

Et de renchérir,  » que le peuple se prenne en charge pour exprimer sa souveraineté, au cas où il n’y aura pas élections « .

Dans le même ordre, Tshisekedi a exhorté l’armée et la police afin qu’elles ne soient pas au service d’un individu.

Sous préavis

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Le président national de l’Udps a plusieurs fois répété que, conformément à la Constitution en vigueur en République démocratique du Congo, l’actuel chef de l’Etat  » doit remettre les clés du Palais de la nation le 19 décembre prochain, et quitter le pouvoir « , a-t-il dit. C’est après que la classe politique devra se mettre ensemble pour réfléchir sur l’avenir de ce pays, a-t-il proposé.

Il faut noter qu’avant de s’adresser au peuple, celui que les Congolais ont surnommé  » B52  » a sollicité et obtenu une minute de silence en mémoire de tous les Congolais tués à l’Est de la RDC, ainsi que ceux dont les corps ont été retrouvés dans la fosse commune de Le  » père de la démocratie  » n’a pas manqué de remercier le peuple congolais pour l’accueil lui réservé le 27 juillet dernier lors de son retour à Kinshasa. Et d’ajouter, la mobilisation de ce jour est un plébiscite. C’est l’expression du peuple, comparable à l’élection présidentielle.

Marée humaine estimée à 2 millions de personnes venues au meeting

» Il y a de cela deux jours, j’étais au meeting du stade Tata Raphaël pour chercher de l’argent. Aujourd’hui, je viens pour l’avenir de mon pays, écouter le message de mon président, sans pour autant réclamer quelque chose en retour comme c’était le cas de l’autre côté « , a déclaré un Kinois, vendeur des cigarettes, habitant le quartier Camp Luka, dans la commune de Ngaliema.

» Moi, j’étais partie chercher l’argent de transport au stade du 20 mai pour venir aujourd’hui à ce meeting « , a renchéri une maman en provenance de Kindele.

Ces Kinois faisaient allusion au meeting du 29 juillet de la Majorité présidentielle qui a tourné à une bagarre entre plusieurs jeunes à cause d’argent.

Les responsables sectionnaires de différents partis politiques ayant roulé leurs  » invités  » dans la farine, après leur avoir promis des billets de banque pour venir gonfler les rangs de la famille politique présidentielle lors de cet évènement.

Tshisekedi évite le bain de foule

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Pendant que l’autre camp achète les consciences avec de l’argent pour prendre part à un meeting et donne des injonctions aux agents de l’administration publique d’assister de force à cette manifestation politique, contre la Constitution, le leader du Rassemblement a refusé le bain de foule le dimanche alors qu’il se rendait au lieu du meeting.

Pendant que plus de 10 000 personnes l’attendaient depuis le boulevard Lumumba à la hauteur de la 10ème Rue, jusqu’au siège du parti, pour l’accompagner dignement au boulevard Triomphal, Tshisekedi a préféré prendre la route qui mène vers la sortie de l’ancienne Eglise du ministère Amen.

Ces combattants ont été pris à contre pied. Informés, ils l’ont suivi à vive allure, mais c’était trop tard. L’objectif pour ce leader était d’arriver à temps au lieu du meeting. Car, accompagné des combattants, il craignait d’être soumis à leur rythme et arriver quelques heures plus tard.
A la fin du meeting, Tshisekedi est intelligemment reparti sans la population derrière lui.

Mention spéciale à la police

Du début à la fin de la manifestation, aucun incident n’a été signalé. Pas un seul militant ou cadre arrêté, ni un coup de balle tiré, encore moins des grenades lacrymogènes lancées. Mention spéciale à la police qui a sécurisé les combattants de l’Udps et leurs alliés. Des félicitations sont également à adresser aux combattants de l’Udps et alliés pour leur discipline du début à la fin de la journée.

Tout le monde présent, sauf le MLC

Tous les drapeaux des partis politiques de l’Opposition ont flotté le jour du meeting, sur l’avenue de l’Enseignement. Ecidé, Envol, MLP, DC, MPP, G7, AR, G14, MPCR, MPR, UDEMO, UNAFEC, UNADEF, PDC, ACO, Les Amis de Moïse Katumbi… étaient présents à ce meeting du  » Rassemblement « .

Même l’UNC de Vital Kamerhe, malgré quelques réticences au début, a fini par rejoindre l’Opposition au lieu du meeting. Sauf le Mouvement de Libération du Congo (MLC) qui a brillé par son absence, considérant ne pas être concerné par la manifestation.

Par L.M

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