Présidentielles 2016 : Pour les Usa, le manque d’argent n’est pas une excuse

Mardi 10 février 2015 - 09:38

L’administration Obama accentue la pression sur Malumalu dont elle exige un calendrier global. Russ Feingold précise que le recensement n‘est pas plus important que le respect de la Constitution qui exige que les scrutins se tiennent dans le délai prévu par elle.

Jamais les Usa ne se sont autant intéressés d’un processus électoral comme c’est le cas en RDC où l’administration Obama accentue la pression sur la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et invite son président, l’Abbé Apollinaire Malumalu, de publier un calendrier global complet en tenant compte de la tenue des élections présidentielles à la fin de l’année 2016. C’était au cours d’un point de presse qu’il a tenu hier lundi 9 février 2015 dans la résidence de l’Ambassadeur des Usa en RDC, James C. Swan.

L’émissaire d’Obama dans la région des Grands Lacs a indiqué que les Usa, avec d’autres partenaires, sont prêts à soutenir la tenue des élections en RDC.

« Le transfert du pouvoir doit se faire d’une manière pacifique à travers les élections. Pas question de se maintenir au pouvoir en dehors du mandat constitutionnel “, a martelé Russ Feingold.

« Les Usa demeurent un ami de la RDC et se disent prêts à soutenir la tenue des élections crédibles et transparentes, pour le transfert pacifique du pouvoir “, ajoute t il.

Le sénateur Russ Feingold a fait savoir que son pays veut être le témoin de l publication du calendrier global et complet des élections en RDC qui se conclura par la présidentielle qui, selon lui, est exigée de la constitution.

Pour lui, l’organisation des élections provinciales et locales doivent dépendre du gouvernement de la RDC, mais il craint de voir ces scrutins retarder la tenue des élections présidentielles dans le délai prévu par la constitution en vigueur.

Mise en garde de Russ Feingold à Kinshasa

Pas d’excuse pour ne pas organiser les élections par manque de fonds “, tance Russ Feingold. Cette mise en garde sévère est une réponse au gouvernement congolais qui, à l’époque, voulait avancer le prétexte selon lequel Kinshasa n’a pas de moyens d’organiser les élections.
Bien que le gouvernement de la RDC est disposé à mettre les moyens financiers à la Ceni pour l’organisation des élections, la communauté internationale fera sa part et les Usa donneront leur contribution pour soutenir ce scrutin comme l’avait promis le Secrétaire d’Etat John Kerry lors de sa visite à Kinshasa “, a dit Russ Feingold.

S’agissant du recensement des populations avant la tenue des élections, le sénateur Russ Feingold estime que le recensement devrait s’organiser il y a longtemps.

Pour lui, le recensement n’est pas important que le respect de la constitution qui exige que les scrutins se tiennent dans le délai prévu par la constitution.

Traque des Fdlr : rien n’est encore fait

Les Usa ont accueilli avec satisfaction l’opération militaire lancée par le gouvernement de la RDC pour neutraliser les groupes armés dont les Fdlr. Mais le sénateur Russ Feingold a fait savoir hier que rien n’est encore fait sur le terrain.

Les Usa, par son entremise, souhaitent que la traque des Fdlr soit étendue dans toute la partie Est du pays et que l’on puisse cibler les leaders des combattants hutus rwandais. Les Usa soutiennent le mécanisme de suivi de l’Accord Cadre. C’est pourquoi Washington appelle les signataires de cet accord d’Addis-Abeba au respect de leurs engagements.

Washington s’aligne aussi derrière les Nations Unies pour exiger le remplacement des officiers violateurs des droits de l’homme mis é la tête de l’opération Sokola Il pour traquer les Fdlr. li s’agit, entre autres, des généraux Bruno Mandevu et Sikabwe Fall, tous deux placés par l’Onu sur la liste rouge. Des unités qu’ils ont dirigées par le passé sont accusées de graves violations des droits de l’homme.

Le général Bruno Mandevu et Sikabwe FaIl ont été nommés à la tête des opérations contre les Fdrl dans l’Est du Congo, mais la semaine dernière, la Monusco a fait savoir aux autorités congolaises qu’elle désapprouvait cette nomination.

Russ Feingold soutient la mise sur pied des chambres spécialisées mixtes pour que tous ceux qui ont commis de graves crimes répondent de leurs actes.

En effet, le projet de loi sur la mise en place de ces chambres judiciaires mixtes a été initié en mai dernier par la ministre de la Justice et des Droits humains, Wivine Mumba Matipa.

Les activistes des droits humains avaient, à l’époque, demandé aux députés nationaux d’adopter la loi créant les chambres spécialisées mixtes au sein du système judiciaire congolais pour juger les crimes graves commis en RDC.

Intense ballet diplomatique à Kinshasa

Avant de venir à Kinshasa, le sénateur Russ Feingold a pris part au Sommet de l’Union Africaine tenu le 30 janvier courant dans la capitale éthiopienne avant de s’envoler à Kigoma, en Tanzanie, puis à Kigali.

A Kinshasa, il a rencontré les membres du gouvernement dont le ministre des. Affaires Etrangères, Raymond Tshibanda Ntunga Mulongo, et devrait être reçu hier soir par le premier ministre Augustin Matata Ponyo.
Russ Feingold a rencontré également les représentants de l’opposition politique congolaise ainsi que les délégués des organisations non gouvernementales de défense des droits d’ l’homme, parmi lesquels Me Georges Kapiamba de l’Acaj, Dolly Ibefu de la Vsv et Me Patrick Nsasa de l’Asadho.

Tout en compatissant avec es victimes des massacres de Beni, au Nord-Kivu, Russ Feingold a condamné les graves violations des droits de l’homme commises à Kinshasa et en provinces pendant les manifestations contre la loi électorale. Il a montré sa préoccupation face à la fermeture par Kinshasa de réseaux sociaux, ce qui est pour lui, une atteinte à la liberté d’expression.
Par GODE KALONJI MUKENDI

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