Prison centrale de Makala : le directeur général révoqué

Lundi 16 février 2015 - 10:32

Le directeur général de la prison centrale de Makala, l’avocat général Mayembi Nsemi, a été révoqué depuis le lundi 9 février courant par le ministre de la Justice et Droits Humains, Alexis Thambwe Muamba, indique une source des Ongdh. Jusqu’alors, personne ne connait pas le motif de sa révocation. Mayembi Nsemi avait remplacé, il y a trois mois à ce poste très convoité mais sensible le lieutenant-colonel Kabisa.

Construite depuis l’époque coloniale

Malgré le changement des hommes à la tête de cet établissement pénitentiaire, les conditions de détention y sont décriées par les organisations de la société civile de défense des droits de l’homme. Construite depuis l’époque coloniale par les colonisateurs belges pour 1500 personnes, la prison centrale de Makala accueille aujourd’hui près de 8.000 pensionnaires, qui vivent dans des conditions infra humaines et dégradantes.

Ainsi le pavillon 6, qui était fermé à cause de son mauvais état, vient d’être ouvert pour héberger les manifestants du 19,20,22,23 janvier 2015 poursuivis par le pouvoir en place, indique Emmanuel Cole Adu, président de la Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP). Ce défenseur des droits de l’homme plaide pour que les moyens conséquents soient remises aux responsables de cette prison afin qu’ils puissent venir en aide aux prisonniers dont certains se trouvent dans un état critique à cause des épidémies, malnutrition …

Par manque de moyens, la prison centrale de Makala est devenue comme un mouvoir, comme l’atteste plusieurs rapports des Ongdh dont la FBCP. En effet, la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP), avait rendu public le mardi 11 septembre 2012 son rapport sur les conditions carcérales dans la prison centrale de Makala.

Dans ce document, l’Ongdh dénonce l’insécurité grandissante qui sévit à l’ex Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK) et déplore que ce lieu de détention est devenu assimilable à un mouroir, au regard du nombre de décès enregistrés par jour suite aux maladies et à la malnutrition.

Conditions sanitaires déplorables

A l’ex CPRK, le nombre de prisonniers par chambre dépasse la limite du tolérable. Cette promiscuité des pensionnaires est source de transmission des maladies par les agents vecteurs tels que les poux (sur les murs et les habits), les cafards, les rats, les cancrelats, les moustiques.

Pour leur hygiène corporelle, la Croix-Rouge remet un bloc de savons de 150g à chaque prisonnier pour 1 mois, ce qui n’est pas suffisant. Les installations sanitaires sont insalubres, ce qui est à la base de diverses maladies infectieuses, indique la FBCP. Le dispensaire n’existe que de nom, car ne contenant aucun médicament.

Tous les jours, les cuisiniers leurs préparent un unique repas constitué de haricots mélangés à des grains de maïs secs, pratiquement indigestes. Les prisonniers qui n’ont pas le privilège d’être visités par leurs familles et proches n’ont pas d’autre choix, ils le mangent.

Par GKM