Le dossier Jean-Claude Muyambo est loin de se terminé. En effet, au cours de l’audience du 4 décembre 2015, la Cour suprême de justice constaté que l’un des magistrats de Lubumbashi n’avait pas été notifié. Ce qui a notamment poussé les juges à renvoyer ra cause au 15 janvier prochain, le temps de saisir ce magistrat.
Comme dit plus haut, l’affaire Jean-Claude Muyambo, inscrite sous le RPR 1175, a été renvoyée au 15 janvier 2016. Et pour cause ? Le magistrat Mikobi de Lubumbashi n’avait pas été notifié.
Cette raison du report de l’audience n’en est pas la seule. A en croire les avocats de Jean-Claude Muyambo, le bâtonnier Tharcisse Matadiwamba, qui devrait comparaître dans cette cause pour le compte de la République, souhaitait décliner l’offre. « Il ne peut pas comparaître contre son confrère, le bâtonnier Muyambo. C’est contre la déontologie. », a expliqué l’un des avocats de l’accusé. S’il lui arrivait à comparaître, il doit obtenir l’aval du Conseil de l’ordre des avocats, a-t-il ajouté.
Pour rappel, le président de la Solidarité congolaise pour le développement (Scode) est accusé d’abus de confiance, de menaces d’attentat et de rétention des documents. Des chefs d’inculpation toujours qualifiés de factice par sa défense, qui dénonce un procès politique pour faire taire Jean-Claude Muyambo depuis qu’il s’est opposé à un troisième mandat pour le président Joseph Kabila.
En juin dernier, le tribunal de paix de Ngaliema avait rejeté la demande de liberté provisoire à Jean-Claude Muyambo. Le ministère public avait requis et obtenu des juges le maintien du prévenu en prison, estimant qu’il feignait d’être malade pour se soustraire à la justice. « Le bâtonnier Muyambo avait demandé que le tribunal lui accorde la liberté provisoire dans la mesure où les indices sérieux de culpabilité n‘existaient pas dans son dossier», avait déclaré, début juin, William Kalombo, l’avocat de Jean-Claude Muyambo.
Selon son médecin, le président de la Scode souffrait d’une double fracture au niveau de son pied gauche dont les os sont broyés. Il demande toujours un transfert vers l’étranger pour le remplacement d’organes correspondants dans un centre de santé spécialisé. Une demande qui, jusqu’ici, trouve une fin de non- recevoir au niveau de la justice congolaise.
Plusieurs voix continuent de s’élever pour condamner la détention de Jean-Claude Muyambo, notamment celle de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ). D’ailleurs, début 2015, son président, Me Georges Kapiamba, réfutait déjà les inculpations du bâtonnier Muyambo. « Le «stellionat», crime pour lequel Jean-Claude Muyambo est poursuivi est un prétexte sans racine, vu qu’il n’existe pas de plaignant dans cette affaire », critiquait-il.
Par ailleurs, selon certaines indiscrétions, Kinshasa subirait déjà des pressions des Etats-Unis et de la France pour que certains détenus reconnus comme prisonniers politiques et d’opinions notamment Jean-Claude Muyambo, recouvrent leur liberté.
PM