Processus électoral : glissement financier !

Mercredi 27 janvier 2016 - 10:30
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Pendant que la classe politique congolaise se trouve éclatée en pro et anti-dialogue, en pro et anti-glissement, en pro et anti-alternance et que des émissaires des Nations Unies et de l’Union Africaine se relaient à Kinshasa pour tenter de relancer le processus électoral de bloqué, une contrainte majeure risque bloquer tout le monde. Il s’agit du manque de fonds pour financer le processus électoral.

On se rappelle qu’en son temps, la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) avait évalué lé coût global de sept scrutins inscrits à son calendrier électoral à plus d’un milliard deux cents millions de dollars américains. Comme par hasard, lors de sa 7me réunion ordinaire du vendredi 22 janvier 2015, le Conseil des ministres a fait état d’un déficit d’un milliard trois cents millions de dollars américains dans lés caisses de l’Etat, pour l’exercice budgétaire 2016. La cause de cette sécheresse financière est à chercher dans la chute des cours des matières premières, notamment le cuivre, le cobalt, le pétrole, l’or … bref des minerais dont la RDC est exportatrice.

 

Comme par hasard, le « trou » constaté dans le budget national, alors que l’on est encore au début de l’exercice budgétaire 2016, correspond presque à l’enveloppe sollicitée par la CENI pour la bonne conduite du processus électoral. L’impasse budgétaire est si énorme qu’il n’y a pratiquement aucune chance de la combler avec des recettes d’autres secteurs, par exemple douanières et fiscales. Pour un bud.get annuel fixé autour de l’équivalent de huit milliards de dollars américains, c’est la catastrophe ou presque.

La conséquence à tirer de ce qui précède est que le gouvernement congolais se trouve présentement dans l’impossibilité de répondre positivement à une quelconque demande des fonds de cette Institution d’appui à la démocratie.

 

Terrible verdict des finances !

 

Le verdict des finances est sans appel. Les politiques’ ont beau parler dialogue, calendrier électoral consensuel, audit du fichier électoral, enrôlement de nouveaux majeurs, respect des délais constitutionnels pour la présidentielle et les législatives nationales, recomposition de la CENI… mais si les caisses de l’Etat sonnent creux, aucun miracle ne serait possible pour conduire le peuple congolais aux urnes en cette année 2016.

Autrement dit, le « glissement » qui n’a pu être obtenu en janvier 2015 à travers la révision de la loi électorale, ni par des velléités de révision de la Constitution à travers un référendum populaire, va s’imposer, en douceur, par le biais des contraintes financières. Face aux acteurs politiques et de la Société civile qui seraient tentés de l’accuser de mauvaise foi, le gouvernement va leur opposer les chiffres des cours des matières premières.

 

Des interrogations sur les recettes minières

 

Depuis plusieurs années, les recettes minières occupent une place marginale dans l’élaboration des budgets’ nationaux. C’est à peine si l’on signale, dans le compte du trésor, des dividendes financiers en provenance des exportations du cuivre, du cobalt, du pétrole, de l’or, du coltan, du diamant. La RDC a presque cessé d’être comptée comme Etat minier. ‘Lé flou est si épais dans le secteur minier que le gouvernement congolais est souvent interpellé par les experts de l’ITIE (Initiative pour la Transparence des Industries Extractives) qui insistent sur la traçabilité de ce qui est réellement produit et commercialisé ainsi que l’utilisation que l’on fait des taxes internes et recettes d’exportation.

Au regard du faible impact du secteur minier dans la création des richesses nationales, d’aucuns doutent de sa grave incidence subite sur le trésor public congolais. La transparence tant réclamée par le Congolais moyen dans l’exploitation et la commercialisation du patrimoine minier national serait-elle effective? En évoquant une perte sèche d’un milliard trois cents millions de dollars américains à cause de la mévente des minerais, le gouvernement risque de pousser certains compatriotes à multiplier ce chiffre parles 12 mois de l’année et à croire que le budget national, plafonné à l’équivalent de huit à neuf milliards de dollars américains entre 2013 et 2015, serait minoré.

 

Un débat de clarification devrait s’imposer pour expliquer aux Congolais comment la baisse des cours du cuivre, du cobalt, du pétrole, de l’or... exportés en quantités à priori faible, est en passe de faire imploser le budget de la République, au point qu’une de ses conséquences prévisibles serait le non financement des élections. S’il y a toujours de l’argent quelque part pour financer des dépenses non budgétisées au niveau du Parlement, la communauté nationale devrait, savoir pourquoi l’effort financier fait défaut lorsqu’il s’agit du processus électoral, tout aussi vital pour l’avenir de la Nation.

Par Kimp

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