Processus électoral, les Grands Lacs inquiètent

Jeudi 30 avril 2015 - 09:35
A l’allure où vont les choses, les Grands Lacs risquent de s’embraser comme vers le début et la fin des années 90. Le processus des cycles électoraux mis en place depuis un certain moment peut voler en éclat et la région des Grands Lacs pourrait basculer de nouveaux dans des périodes des guerres civiles. Le signal fort de cette crainte vient du Burundi. Alors que la Constitution de ce pays de la région des Grands n’autorise pas un troisième mandat, l’actuelle président Pierre Nkurunzinza, qui a fait le maquis pour la démocratie veut outrepasser l’esprit du constituant. Le voilà investi par sa famille politique depuis le week-end dernier pour briquer un troisième lors des élections du mois de juin. La désignation de Pierre Nkurunzinza par sa famille politique a plongé le pays presque dans le chaos. Depuis le samedi, Bujumbura, la capitale du Burundi compte des morts. Ces morts sont comptés dans le rang de l’Opposition et de la Société civile, qui ont résolu de prendre la rue pour exprimer leur ras-le-bol bravant ainsi l’interdiction de la Police et de l’Armée de voir des gens dans la rue. Avant-hier, lundi 27 avril 2015, des nouveaux heurts entre Forces de l’ordre et les manifestants, ont été de nouveau signalés. Bilan, trois morts et des arrestations. Selon des sources, il y a eu 300 arrestations suivies de la coupure d’une radio la plus suivie au pays. Des réfugiés se font également signalés en milliers. La RD-Congo est des pays frontalier avec le Burundi a déjà enregistré près de 2.000 personnes qui fuient la montée de l’insécurité à Bujumbura. Certains analystes politiques vont même loin pour dire que le Burundi est de nouveau engagé dans la guerre civile si on s’en tient à la manière dont la population se bat avec les forces de l’ordre. Autre aspect du danger que guettent les pays de la région des Grands Lacs engagés dans les élections, c’est le fait pour les autorités burundaises de bloquer les émissions de trois chaînes de radio privées. Un autre son indique que le Chef de l’Etat burundais n’agit pas seul. C’est avec la bénédiction de son entourage et des officiers généraux qui ont fait le maquis avec Nkurunzinza avant que ce dernier n’accède au fauteuil présidentiel. Pierre Nkurunzinza et son entourage sont décidés à violer l’esprit de l’accord d’Arusha, en Tanzanie qui limitait le mandat présidentiel à deux. C’est clair, le pouvoir veut passer sa voix. La situation qui prévaut au Burundi est suivie avec intérêt en RD-Congo où la Constitution interdit également un troisième mandat. Mais le silence de Joseph Kabila crée le doute dans le chef de la Société civile et de l’Opposition. Ces dernières voudraient bien voir le Chef de l’Etat se prononcer au sujet des élections de novembre 2016. CHRIS WADOL