Promesse de libération de certains détenus faite par le Chef de l’Etat : 12 jours après, aucun prisonnier gracié

Jeudi 10 décembre 2015 - 09:56

Dans son adresse du 28 novembre 2015, le président de la République, annonçant la convocation du dialogue national inclusif, avait promis de faire libérer quelques prisonniers pour décrisper le climat, et leur permettre aussi de prendre part à ce forum national. Des organisations non gouvernementales des droits de l’homme avaient salué cette démarche en cette période caractérisée par des tensions de tous ordres dans l’ensemble du territoire national.

 

Aujourd’hui, 12 jours après, aucun prisonnier politique n’est libéré. Pourtant, le chef de l’Etat avait donné des injonctions au ministre de la Justice de se pencher sur ce dossier pour son exécution.

Jusque-là, on ignore à quel niveau se situe cette affaire de la grâce présidentielle chez Alexis Tambwe Mwamba.

Aucune information n’est disponible pour l’opinion publique.

 

Selon le ministre Lambert qui avait répondu, la semaine dernière, à une question dans le même ordre, cela ne devait pas s’exécuter en un jour. Il faudra un peu de temps pour cela. Et comme Joseph Kabila réalise toujours ce qu’il promet, cette libération aura lieu. Point barre.

 

Il faut aussi noter que le camp du refus de ce dialogue s’élargissant de plus en plus, l’opinion se demande si ce dossier de la grâce présidentielle sera encore traité avec diligence. Car c’est possible que le chef n’ait plus le cœur à l’ouvrage, surtout que l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) qui était partante pour cette démarche, a finalement tourné le dos au regard du comportement affiché par le camp de la Majorité présidentielle (MP) dont l’initiateur s’est arrogé le pouvoir de convoquer ces assises. Ce qui n’a pas plu à Etienne Tshisekedi et son parti.

 

Même l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, Saïd Djinnit qui a récemment rencontré toutes les parties en conflit, a eu du mal à convaincre l’Unc, l’Ecidé... bref la Dynamique de l’opposition, de même que le Mlc et autres. Arrivé à Bruxelles, il n’a pas pu non plus fléchir le Sphinx de Limete, campé sur sa position de ne plus prendre part à ce dialogue aussi longtemps qu’il sera convoqué sous le format de Kabila. Visiblement, la voie n’est pas encore balisée pour la tenue de cette rencontre nationale. Cela pourrait être la raison du retard que connait l’exécution de la mesure de grâce annoncée par le président de la République.

 

Cela prendra-t-il deux semaines, un mois, deux mois ? Difficile de répondre à cette question. L’information officielle ne circulant pas, personne ne sait combien de détenus bénéficieront de cette mesure, quels sont leurs noms... ?

 

Les Congolais espèrent que cette fois-ci, l’application de cette décision ne posera plus de problème, malgré le retard constaté. Car, lors des concertations nationales du 7 septembre au 5 octobre 2013, il y a de cela 14 mois, parmi les recommandations de ces assises, des prisonniers politiques nommément cités devraient quitter la prison. Malheureusement, cette résolution, parmi les 750 enregistrées, n’a jamais été exécutée, comme bien d’autres. Les opposants embarqués aveuglement dans cette aventure ont été roulés dans la farine, car cette revendication qui était d’ailleurs parmi les conditions de leur participation à ce forum du Palais du peuple, n’avait finalement pas trouvé de réponse positive.

 

Au contraire, juste après ces assises, plusieurs personnalités politiques ont rejoint d’autres détenus d’opinion dans différents lieux carcéraux à travers la République démocratique du Congo, principalement la Prison centrale de Makala.

 

Par LEFILS MATADY

 

Étiquettes