PT&NTIC : Polémique à la suite de la réduction d’un an de la licence d’Airtel

Mercredi 9 septembre 2015 - 09:39

Faute de venir d’en haut, c’est du voisin que vient l’exemple. La licence d’exploitation d’Airtel a été réduite d’une année pour mauvaise qualité du réseau. Rassurez-vous, c’est à Brazzaville.

Certes, à Kinshasa, l’on s’en plaint aussi. L’on peut être à 1 centimètre l’un de l’autre, téléphones ouverts, volumes portés au firmament, débarrassés de tout ce qui est supposé ou non nuire à la qualité du réseau, mais la communication ne passe pas. «Votre correspondant est éteint ou hors du périmètre cellulaire», « gardez l’écoute, votre appel va être transféré», « le numéro que vous appelez n’est pas disponible… ». Pis, «ce numéro n’est pas attribué».

Au Congo d’en face, l’ARPCE, organe équivalent de l’ARPTC en RDC, a, suite aux plaintes répétées des abonnés sur la mauvaise qualité des réseaux téléphoniques a, depuis le 6 septembre 2015, réduit d’une année la validité des licences 2G et 3G des opérateurs mobiles (GSM) Airtel et MTN. L’Agence de régulation des postes et des communications électroniques dit même se réserver le droit de leur retirer carrément. « La licence d’exploitation est d’une durée de 15 ans, ces sociétés, fait comprendre un expert, perdent ainsi une année de leur chiffre d’affaires, des centaines des milliards de FCFA au bas mot». Quant à Equateur Télécom Congo, qui opère sous le label d’Azur, une période de six mois lui est accordée pour se conformer à la réglementation en vigueur, en matière de qualité de réseaux et des services. L’ARPCE va diligenter un audit dans toutes les sociétés GSM. Evoquer une pareille éventualité en RDC revient à polluer le climat des affaires. Avec pour effet, dirait-on, de tirer la queue dans le prochain classement du Doing business. Et, nulle exagération de notre part, d’aucuns iraient même à faire un lien avec les droits de l’homme. Et d’autres colleraient un chiffre exorbitant sur l’apport des télécoms dans le budget de l’Etat. Alors que c’est connu, c’est en RDC, les licences se vendent au prix de l’argent, pas plus de 55 millions de dollars payables à compte-goutte. En plus, les concessionnaires GSM de la place déclarent régulièrement au fisc de travailler à perte. Pour autant les pouvoirs publics ne sont exempts de reproches dans le dysfonctionnement de GSM en RDC. «si jamais une enquête était menée dans les résidences des anciens ministres, la justice saisirait chez qui une jeep, chez qui une télé achetés par des opérateurs GSM de la place… sinon ils ont bénéficié d’importants transferts d’argents.», foi de cet agent au Secrétariat général de PT&NTIC. Qui laisse comprendre que même la tutelle de l’ARPTC est à ce jour trouble. «L’autorité de régulation se complaît dans son rôle de service d’assiette, la collecte ça et là de l’argent. En fait, sois belle et tais-toi », renchérit-il. L’on se souviendra du temps du gouvernement Gizenga I, l’alors ministre des PT &NTIC, Kyamusoke, s’est attiré l’ire de la FEC pour avoir, lors des Etats généraux des PT&NTIC, convié les concessionnaires GSM à payer réellement ce qu’ils doivent à l’Etat. Au motif que le ministre leur avait tenu des propos orduriers, les délégués des opérateurs mobiles conduits par l’alors numéro un de Tigo, Bob Tumba, quittent les Etats généraux. Puis le Sénat, la fameuse chambre des sages, prit le relais. Une question orale avec débat collé à Kyamusoke par Modeste Mutinga entraînera l’éjection du ministre du gouvernement. On l’apprendra plus tard, sans preuves irréfragables cependant, que 5 millions de dollars auraient mis par des opérateurs GSM pour avoir la tête du ministre. Qui aura cependant le mérite d’avoir mis à nu la camorra dans les télécoms. L’on sait aujourd’hui que Airtel ex-Zain n’est que nom d’apparat de Celtel qui doit au bas mot 15 millions de dollars à l’Etat du fait de sa recapitalisation. Que Tigo jadis Oasis a tout faux quant à sa genèse, de son adresse luxembourgeoise au nombre et à l’identité de ses gérants. Que malgré les injonctions de la hiérarchie, l’ex-OCPT actuellement SCPT, n’est jamais parvenu, depuis le régime de 1+4, à récupérer ses deux fréquences pour se lancer dans le GSM. Un agent de la DGI, Direction générale des impôts, est parvenu à démontrer comment une firme GSM de la place s’est spécialisée dans les tromperies fiscales. Certes, le fisc a récupéré 10 millions de dollars et l’agent «nobelisé » d’une jeep par le Premier ministre, en personne. Mais l’entreprise n’a écopé d’aucune sanction car apprend-on, elle avait menacé d’arrêter ses œuvres sociales et de fermer s’il le faut. Socialement, Vodacom, ça n’est qu’une PME, sinon ça s’y apparente à quelque chose près. Juste 2.5000 emplois directs en 15 ans d’exercice au Congo. Et 20.000 emplois indirects. Pour ce faire Vodacom soutient avoir valablement répondu à l’appel du gouvernement visant la résorption du chômage par la création d’emplois décents.
Parlant de job en RDC, un économiste de renom, ancien de la Banque centrale, M.Kibambe Somwe s’est demandé s’il s’agit du travail ou de l’esclavage ! La foultitude d’emplois indirects dont se targue le DG de Vodacom, Mme Loriloux, sont en fait des boulots de sous-traitance, mal rémunérés, méconnus de la sécurité sociale (INSS)… des emplois qui loin d’ennoblir avilissent. La pratique est commune à tous les opérateurs GSM, apprend-on. C’est des ambulants sinon le call center, un véritable bagne, un goulag où des heures durant vous avez des casques hermétiquement collés aux oreilles pour recevoir des doléances des abonnés, bien souvent des propos discourtois conséquence de la qualité sujette à caution des produits ainsi que des services rendus. Mais pour autant, l’ «agent » à l’écoute doit tout avaler, mêmes les propos les plus incongrus dans le parler kinois. Sinon suffit-il d’un coup d’humeur de son chef pour se renvoyer sans décompte final. (…) Thomas Luhaka a hérité d’une gestion sujette à caution des PT&NTIC, en témoigne le gâchis sur la fibre optique. Pis, le sixième opérateur GSM annoncé en RDC, YTT, a du mal s’installer car son dossier a fait l’objet des grenouillages pécuniaires.
POLD LEVI