La réforme de la Police nationale congolaise a enregistré des avancées majeures depuis sa mise en oeuvre.
On peut rappeler à l’occasion, quelques-unes. La vision de Joseph Kabila a été relayée par les recommandations de la société civile qui ont fait de la PNC, un service public, apolitique, respectueux de droits de l’Homme et qui est tenu de répondre aux besoins sécuritaires des populations.
C’est dans le cadre de profondes mutations de la police que les anciens inspecteurs de police judiciaire de parquets ont été invités à intégrer les rangs de la PNC. A la faveur de cette réforme, ils ont été transférés du ministère de la Justice pour le ministère de l’Intérieur. Au début de la réforme, ceux qui étaient enthousiastes face à cette mutation, ne se sont pas faits prier deux fois, et ont adhéré volontairement aux changements imposés par la réforme. Les autres, quelque peu réfractaires à cette restructuration, ont mis du temps pour comprendre que le train de la réforme avait déjà quitté la gare de départ et qu’il poursuivait son bonhomme de chemin. Ces IPJ ont pris la sage décision d’embarquer à bord de la locomotive en marche, évitant ainsi de casser leur longue carrière et d’annihiler leur longue expérience.
Une formation appropriée a été organisée à leur intention au Centre de Kasangulu, non pas pour les humilier, mais pour leur permettre de s’adapter aux changements, en apprenant les fondamentaux de l’organisation et du fonctionnement de principaux services de la police. Les plus méritants se sont vus nommer à la tête de
coordinations provinciales de la police judiciaire où ils dévoilent leurs compétences et leurs aptitudes à gérer ces services de la PNC.
En 2015, c’est l’ancien inspecteur général de la police judiciaire des parquets qui s’est jeté à l’eau. A la tête d’une grande délégation composée essentiellement de ces anciens collaborateurs et agents, Jean Baelongandi a suivi la seconde formation organisée au Centre de formation de la police à Kasangulu.
Au terme de la formation, il a enfilé avec beaucoup de fierté, l’uniforme de la police, esquissant sans complexe les exercices de marche et déploiement, avant de recevoir son brevet de participation. Il n’a rien perdu de sa superbe ni de sa dignité. Une grande fête a été célébrée, en présence du Vice-premier ministre et ministre de
l’Intérieur et Sécurité qui a fait le déplacement de Kasangulu pour encourager les lauréats. Du reste, Jean Baelongandi a été nommé commissaire général adjoint de la PNC chargé de la police judiciaire.
Malheureusement, une frange d’anciens IPJ des parquets ne se sont pas encore inscrits dans la dynamique de ces changements qui ont affecté leurs anciennes structures. En dépit des échanges épistolaires entre des responsables de la police et des autorités judiciaires, des grains de sable bloquent aujourd’hui le bon fonctionnement de la machine, au point de choquer les initiateurs de la réforme de la PNC, estomaqués
de constater qu’un conflit latent mine sa mise en œuvre dans certains compartiments des structures de la police.
Des observateurs avertis ne manquent pas cependant de se poser une série des questions sur cette situation. Pourquoi bloquer la mise en œuvre de la réforme de la PNC ? Qui ont intérêt à remettre en cause les mutations opérées et les avancées enregistrées ? Qu’espèrent-ils bénéficier de ce blocage de la réforme ?
J.R.T.