Rapport sur l’Opération Likofi déjà chez Boshab, l’UE veut des sanctions

Lundi 13 avril 2015 - 12:38

La communauté internationale n’a pas du tout relâché sa pression sur les violations massives des droits humains qui ont émaillées l’Opération Likofi. Maintenant que le rapport sur cette opération est disponible, l’opinion nationale et internationale veut qu’il soit rendu public afin que les coupables soient châtiés. La communauté
internationale veut que « toute la lumière soit faite sur cette opération » a dit Vincent Dowd, chef de la coopération de la Délégation de l’UE en RD-Congo. Ses propos ont été tenus hier jeudi 9 avril au Commissariat général de la Police, situé à côté du Parlement, en marge de la cérémonie de lancement des opérations de collecte des données des policiers retardataires et de remise des cartes professionnelles biométriques aux
policiers. Vincent Dowd, qui s’est réjoui du fait que le rapport sur l’Opération Likofi se trouve sur le bureau
d’Evariste Boshab, vice-premier ministre chargé de l’intérieur et de la sécurité, veut que des mesures appropriées soient prises et que les responsables soient traduits en Justice. Comme un signe prémonitoire aux
futures sanctions du rapport Likofi, l’absence du général de Kanyama, patron de la police de Kinshasa, à
la cérémonie de modernisation des ressources humaines de la police était très remarquable. Celui-ci se fait
de plus en plus rare en ne s’affichant plus en public. Lui qui outre l’Opération Likofi est aussi mis en cause
dans l’affaire dans la répression des émeutes sanglantes de janvier dernier. Pour rappel, l’Opération Likofi
lancée fin 2013 par l’ex ministre de l’intérieur Richard Muyez, avait pour mission de débarrasser Kinshasa du banditisme urbain mais dont les responsables, notamment le général Kanyama dit « esprit de mort », avaient utilisé des moyens illégaux pour restaurer l’ordre public, mis à mal par les Kulunas (phénomène de banditisme urbain juvénile causé par l’oisiveté) qui s’étaient distingués par des crimes odieux. Mais cela ne donnait en aucun cas à l’Etat de violer ses propres lois en commentant des crimes tout aussi odieux au nom de l’ordre public. Si Kanyama est sur la sellette, le général Bisengimana, patron de la Police nationale, lui est plus ou moins serein.

C’est lui qui a présidé la cérémonie d’identification des policiers retardataires notamment ceux qui étaient en provinces. Cette nouvelle identification va concerner aussi la police près les Parquets : la police dite judiciaire qui désormais fait partie de la police tout court dont tous les pays. Cette collecte des données des
policiers intervient après celle de 2011 et de 2013. L’UE appuie la modernisation de l’administration de la
police avec un budget de 21 millions USD. Elle projette de construire une académie de Police mais à déjà construit un bâtiment abritant l’administration chargé de la modernisation des ressources humaines de la Police
nationale congolaise (PNC). Avec cet appui, la PNC dispose d’une Direction des Ressources Humaines, réorganisée, formée et doter des procédures adéquates et transparentes pour gérer ses effectifs de manière
moderne a dit Vincent Dowd. L’UE veut que la réforme de la police se fonde sur les piliers : gestion moderne des RH, transparence de la chaîne budgétaire et rédévabilité. C’est à ce prix que l’UE pense que la police
assurera avec efficacité ses missions de maintien et de rétablissement de l’ordre public. L’appui de l’UE a
commencé en 2008 et se poursuit.

A terme, la police devra disposer d’un système intégré de gestion des ressources humaines qui comprend la gestion administrative et budgétaire. De cette base espère l’UE, cela pourra permettre le développement des stratégies à plus long terme en matière notamment de formation, de politique salariale, d’avancement en carrière, de recrutement et de mise à la retraite.

MATTHIEU KEPA

 

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