RDC: le HCR dénonce la poursuite des violences au Katanga

Jeudi 20 novembre 2014 - 09:03

En RDC, Le Haut commissariat aux réfugiés tire la sonnette d’alarme. En trois mois, dans le Katanga, plus de 71 000 personnes ont été forcées de fuir leur foyer à cause des attaques des Maï-Maï Bakata Katanga.

Pour le seul mois d’octobre, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) a relevé près de 1800 incidents sécuritaires. Tous sont situés dans une zone de plusieurs centaines de kilomètres carrés entre les villes de Manono, Mitwaba, et Pweto, dans le sud-est du pays. Le fameux triangle de la mort, riche en minerais : une zone où des attaques de milices armées font rage depuis des années.

Des cas de destruction de maison, de torture, de travail forcé ou encore de recrutement armé ont été signalés par centaines, selon le HCR. Des chiffres qui pourrait être beaucoup plus élevés, tant la région est peu couverte par les humanitaires, affirme encore l’agence onusienne.

Violences sexuelles

Particulièrement visées, les femmes, victimes de violences sexuelles « n’ont souvent pas accès aux centres de santé », s'insurge Céline Schmitt, porte-parole du HCR en RDC. « Cette année, notre partenaire sur place […] a enregistré plus de 1500 cas de violences sexuelles, poursuit-elle, mais malheureusement, toutes les femmes n’ont pas accès aux structures de santé, parce qu’elles n’arrivent pas à se déplacer, et les acteurs sur place manquent de moyens pour organiser des cliniques mobiles. »

Résultat, le HCR appelle les humanitaires, mais aussi l’Etat congolais à renforcer sa présence dans les zones touchées par le conflit. Un conflit qui oppose principalement les communautés Luba et Twa.

Enfin l’agence onusienne demande aux casques bleus de l’ONU de renforcer leur déploiement au Katanga, afin de mieux protéger la population civile. « Ce qui est préoccupant, regrette Cécile Schmitt, c’est que les personnes déplacées ont très peu d’assistance, il y a un problème d’accès aux personnes, mais aussi de financement. Le nord du Katanga n’est pas une priorité », regrette-t-elle. En deux ans, le nombre de Congolais qui ont dû fuir leur maison au Katanga a atteint 600 000 personnes.