En République démocratique du Congo, l'insécurité a obligé Médecins sans frontières à suspendre ses activités médicales et humanitaires la semaine dernière à Mweso, dans le territoire du Masisi, au Nord-Kivu. A la mi-décembre, deux employés de l’ONG ont été enlevés.
Ce n’est pas la première fois que Médecins sans frontières (MSF) est la cible d’attaques dans le Masisi, une zone reculée de l’est du pays où sévissent de nombreux groupes armés. Mais celle du 15 décembre est « l’incident sécuritaire le plus grave » cette année, affirme l’ONG.
Deux employés ont été braqués et kidnappés alors qu’ils circulaient sur la route entre Kitshanga et Mweso pour effectuer leur travail. Même s’ils ont été relâchés le lendemain, MSF a choisi de suspendre ses activités à Mweso.
« Une catastrophe » pour les populations
Une décision prise à contrecœur puisqu’elle prive la population de services médicaux indispensables, déplore la responsable des opérations, basée à Amsterdam, Anne-Marie Loof. « Les dix premiers mois de cette année, on a eu plus de 185 000 consultations externes, plus de 8 000 hospitalisations et près de 6 000 accouchements au sein de notre projet de MSF à Mweso, rappelle-t-elle. C’est une catastrophe pour la population s’il n’y a plus d’appui de MSF pour les soins de santé dans la zone. MSF ne peut pas travailler à Mweso si la situation sécuritaire ne s’améliore pas. »
Pour reprendre ses activités, MSF pose deux conditions : que les auteurs de l’attaque restituent le matériel volé et que des garanties sécuritaires soient données par les acteurs du territoire de Masisi.