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Après avoir organisé une activité diplomatique le mercredi 25 mai 2016 dans l’enceinte de la chancellerie allemande, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne « RFA » en RDC Wolfgang Manig, entouré du chef de la coopération Johanna Servatius, du juriste et consultant Hartmur Hamman, du numéro un de la Fondation Konrad Adenaueur « FAK » en RDC Jan Cernicky, était face aux médias vendredi 27 mai.
Il a expliqué à ses hôtes, préférer focaliser les débats sur la coopération judiciaire entre la RDC et son pays. Revenant sommairement sur le récent arrêt de la Cour Constitutionnelle, il s’est attardé sur quelques ratés enregistrés dans le système judiciaire congolais et pour lesquels les décideurs congolais se font des soucis.
Avocat, professeur de droit à l’Université de Berlin, Hartmur Hamman a dit qu’il s’appuie sur la Fondation Konrad Adenaueur « FAK » depuis 2008 pour tisser des liens avec ses collègues de l’UNIKIN, de l’UNILU et de l’Université catholique de Bukavu. Il a révélé avoir mis sur pied un cadre d’échanges réunissant des magistrats et avocats congolais et leurs collègues allemands. Avec ces échanges formalisés souvent en séminaires, Allemands et Congolais peuvent apprendre de manière réciproque plusieurs notions.
«L’idée, a signalé cet avocat, est de ne pas former ou imposer nos vues aux Congolais, mais de les aider à voir comment résoudre eux-mêmes les problèmes qui se posent dans leur paysage judiciaire».
Dans la foulée, il a fait état d’une conférence régionale biannuelle qui regroupe des juristes congolais, rwandais, tanzaniens, ougandais…. La prochaine conférence régionale aura lieu en septembre 2016 à Nairobi.
Les travaux de ces séminaires sont souvent publiés, a-t-il précisé.
Forts de l’appui fourni par la Fondation Robert Bosch, des juristes des pays cités ci-haut s’étaient rendus à Stuttgart en Allemagne en 2014. Chaque visiteur africain avait été reçu par un juge ou magistrat allemand. En réciprocité, juges et magistrats allemands sont venus à Lubumbashi et à Kigali cette année.
Il a avoué que les Allemands ont été séduits par la manière de travailler des africains.
Vérités ressassées
En raison des maux qui gangrènent le système judiciaire congolais, comptez-vous vraiment les résoudre avec cette initiative?
Comment réagissez-vous au récent communiqué du ministre Tshibanda ?
Pourquoi ne pas allouer un montant conséquent à la coopération germano-congolaise?
Répondant à ces préoccupations, le maître des céans et ses collaborateurs ont expliqué aux médias qu’ils sont conscients des conditions dans lesquelles travaillent les magistrats congolais. «On ne peut pas exporter des solutions», a répété Hartmur Hamman. De son côté, l’ambassadeur allemand a loué la bonne foi du ministre de la Justice qui leur facilite la tâche dans les échanges d’expériences entre Congolais et Allemands
Il a signalé à l’intention des médias qu’il ne lui est pas permis de commenter publiquement le communiqué de presse du ministre congolais des Affaires Etrangères. Néanmoins, la situation géographique de la RDC et sa superficie font en sorte qu’il est de leur intérêt de réagir à certaines situations qui se passent car les répercussions se font sentir dans d’autres pays. En outre, les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU pèsent. Et dans les Accords de Cotonou auxquels plusieurs pays d’Afrique et du Pacifique ont souscrit, le respect des principes démocratiques est clairement mis en évidence, a fait remarquer Wolfgang Manig. Il a aussi redit sa foi aux vertus du Dialogue.
Embrayant sur la coopération germano-congolaise, le diplomate allemand et le chef de la coopération à la chancellerie de la RFA ont précisé que leur pays intervient dans certains domaines mais ne peut pas tout faire. La RDC a d’énormes potentialités et la RFA ne peut pas se substituer à l’Etat congolais mais vient en appui pour permettre au pays de mieux se développer.
Il y a la coopération bilatérale et multilatérale, a fait remarquer Johanna Servatius, et son pays attache une grande importance à la coopération entre la RFA et la RDC. La coopération peut être élargie aux ongs, églises ( mais non avec des communautés chrétiennes transformées en lieux de collecte pour enrichir les pasteurs, a-t-on entendu). Et le problème des droits de l’homme retient souvent l’attention du gouvernement allemand, a précisé cette dame.
Quant à la question des droits de l’homme, l’ambassadeur allemand a fait savoir qu’il ne veut pas perdre espoir. Il est d’avis que les choses vont changer. Ce problème concerne aussi les groupes armés.
Jean-Pierre Nkutu